Florent Vollant
Florent Vollant
- Auteur et/ou compositeur
- Interprète
- Artiste québécois
La boîte aux paroles
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Biographie
Né au Labrador à la toute fin des années cinquante, c’est dans le village de Maliotenam, près de Sept-Îles, que Florent Vollant suit sa famille du clan Manekesh quand la population des environs du lac Wabush y est déplacée, suite à la contamination des lieux par les installations minières. C’est là qu’il vit son adolescence et, parvenu à l’âge adulte, il y élèvera bientôt sa famille.
L’écoute de la radio et l’apprentissage de la vie des Blancs amènent le jeune Montagnais à découvrir l’univers de la folk music qui a cours plus au sud du continent, dans les années 60 et 70. Il s’imprègne tout spécialement des chansons de Buffy Sainte-Marie, vedette et pionnière de la chanson issue des premiers peuples nord-américains. C’est aussi l’époque où émergent des artistes comme Richard Séguin ou Willie Dunn en qui il reconnaît ses propres préoccupations. Comme jeune guitariste, Florent accompagne un artiste majeur de la région, Philippe McKenzie avec qui il découvre les studios de Radio-Canada lors d’enregistrements pour l’étiquette RCI (Radio-Canada International)
Les débuts professionnels de Florent Vollant dans la chanson, en tant qu’auteur-compositeur-interprète, se situent au milieu des années quatre-vingt, alors qu’il contribue à la création du Festival Innu Nikamu qui réunit des musiciens et chanteurs des diverses cultures amérindiennes. Avec un autre jeune Innu, Claude McKenzie, il forme le duo Kashtin qui devient le premier groupe autochtone du Québec à être reconnu à l’échelle internationale. De 1989 à 1995 celui-ci publie trois albums, remporte quatre Félix et se fait entendre à la grandeur du Québec, au Canada et en des endroits aussi différents que la France, les États-Unis, la Corée ou la Bolivie.
À la dissolution du groupe, celui qui s’est vu décerner le titre d’Artiste pour la Paix en 1994 demeure un pilier de ce qu’il est convenu d’appeler folk-rock ou folk-pop. Il collabore avec le cinéaste Arthur Lamothe dont il signe la bande sonore du film Le Silence des fusils; on retrouve aussi sa marque sur divers albums dont ceux de Richard Séguin, Robbie Robertson, Marc Déry et Zachary Richard. Parallèlement à ces participations médiatisées, Florent s’implique directement dans sa communauté par la création du projet Makusham, à la fois studio professionnel et centre de formation pour les jeunes musiciens. Mais il ne s’agit pas de susciter de nouveaux Kashtin: les jeunes générations s’expriment de façons différentes. Les lieux résonnent bientôt d’enregistrements alliant, par exemples, musiques traditionnelles innues et techno (groupe Maten) ou la prose de rappeurs cris.
Ce n’est que quelques années plus tard, en 1999, que l’on retrouve un premier album de Florent Vollant sur le marché. Sa façon de terminer le siècle et le millénaire est d’offrir à tous les humains un cadeau de Noël: “Nipaiamianan“. Quelques-unes de ses chansons récentes “Minuenitakuan" ou de tradition innue comme “Tshishe manitu" et “Makue" y côtoient des adaptations en langue de classiques de la saison telles “Tshitshitua tepishkat" (Sainte nuit), “Eku papa-petakakut" (Les anges dans nos campagnes), “Metshetiek" (Adeste fideles) sans oublier l’essentiel “Minuit, Chrétiens" qui, devenu “Nipaiamianan", prête son nom à l’album. Pour cette célébration, l’artiste s’entoure d’amis qui viennent partager une plage ou deux. Ray Bonneville, Luce Dufault, Lucien Gabriel Jourdain, Zachary Richard et Richard Séguin comptent parmi ses invités. “Nipaiamianan“ se voit décerner un Juno à titre de Best Music of Aboriginal Canada Recording en mars 2001.
Toujours impliqué au studio Makusham, Florent est également présent à différents dossiers qui dépassent le plan local, tels la Fondation Rivières qui se donne comme mandat d’informer les gens sur les dangers de la surexploitation des cours d’eau au détriment des communautés avoisinantes, tout en continuant de s’investir dans la création musicale. L’album “Katak“ paraît en octobre 2003. Ce second opus bénéficie de nombreuses collaborations dont celles de Zachary Richard, Luce Dufault, Marc Déry, Éric Lapointe et Claude Péloquin. Le célèbre poète à la langue bien pendue (le fameux texte de la murale du Grand Théâtre de Québec, c’était lui; le narrateur de “Monsieur l’Indien" également) y signe la partie française de “Loup blanc/Miam maikan" interprétée en duo par Vollant et Lapointe. Parmi les autres surprises de l’album, une version innue de la chanson “Everybody Knows" de Leonard Cohen sous le titre “Tshissenitenanu".
Parmi les retombées qui suivent la parution de l’album on compte, outre sa diffusion en ondes et celle du clip vidéo de la chanson “Loup blanc" réalisé par Patrick Huard, l’utilisation de cette même chanson dans le film de Francis Leclerc: Mémoires affectives. Pour les besoins du film, le chanteur enseignera d’ailleurs les rudiments de sa langue au comédien Roy Dupuis qui y tient le rôle central. Au moment où il reprend la route des spectacles en salles, notamment celles du ROSEQ, Florent est invité à chanter en première partie de Georges Moustaki au printemps 2004. La même année, il apporte sa contribution au projet “L’Acadie en chansons“ soulignant le 400e anniversaire de fondation de l’Acadie, en reprenant l’hymne identitaire “Réveille" de Zachary Richard, l’ami venu de loin.
On peut visiter le site officiel de Florent Vollant.
© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com
Œuvres populaires
Albums
Titre | Année | Artiste(s) |
---|---|---|
Katak | 2004 | Florent Vollant |
Tshissensitenanu (everybody knows) | 2004 | Florent Vollant |
Nipaiamianan | 2005 | Florent Vollant |
Eku Mamu | 2009 | Florent Vollant |
Puamuna | 2015 | Florent Vollant |
Mishta meshkenu | 2018 | Florent Vollant |