Les Hou-Lops
Les Hou-Lops
- Groupe (Isabelle Allard, Jean-Claude Bernard, Jacques Chicoine, Yvan Côté, Jean-Claude Domingue, Serge Sauvé)
- Auteur et/ou compositeur
- Interprète
- Artiste québécois
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Biographie
La jeunesse québécoise des années 50 était loin d’être insensible aux nouvelles sonorités et aux rythmes dansants du rock ‘n roll. Si peu d’artistes s’y sont vraiment illustrés, nombreux sont les adolescents qui se sont alors procuré leurs premiers instruments dans l’espoir secret d’égaler leurs idoles. À Saint-Hyacinthe, un de ces nombreux orchestres étudiants se forme, à la toute fin de la décennie, autour d’Yvan Côté, jeune guitariste émule du grand Duane Eddy.
Quelques roulements de personnel plus tard, le noyau des futurs Hou-Lops se précise avec l’arrivée du batteur Claude Laviolette et du bassiste Jean-Claude Bernard. À l’été 1963, Jean-Claude Domingue puis Gilles Rousseau, respectivement guitariste et chanteur chez les Blue Angels, formation de la ville avoisinante de Granby, viennent compléter l’équipe. Cet automne-là, le groupe se voit confier l’animation musicale de l’émission Bonsoir Copains, sur les ondes de la TV sherbrookoise: CHLT canal 7. La visibilité que leur procure cette apparition hebdomadaire, et l’attrait croissant des soirées de danse tenues à l’Escapade, rendez-vous des jeunes de Saint-Hyacinthe, amènent le groupe à graver un premier 45 tours puis un album entier pour la compagnie de disques Météor, sise elle aussi à Sherbrooke. La parution de “Voici les Hou-Lops, Têtes Blanches“ immortalise le style instrumental qui fut leur premier répertoire. Une composition du nouveau guitariste, intitulée justement “Escapade", y côtoie les classiques du genre dont un pot-pourri dansant d’une durée de 9 minutes et une interprétation de “Caravan", du jazzman Duke Ellington, où le batteur donne sa pleine mesure.
L’année 1964, marquée par la visite des Beatles à Montréal, réserve bien d’autres surprises aux Hou-Lops. D’abord, un procès leur est intenté par le management des Classels en raison de leur apparence capillaire et de ce nouveau nom de scène: les Têtes Blanches. Puis, à l’automne, on doit trouver des successeurs au groupe à la barre de leur émission télévisée car nos cinq mousquetaires s’envolent pour l’Europe. Enfin, leur troisième 45 tours “À quoi bon" grimpe sur les palmarès dans la plupart des régions du Québec, malgré leur absence prolongée. Ils se dirigent donc vers la Hollande, la Belgique et la France où ils ont l’occasion de se produire en spectacle et de rencontrer plusieurs vedettes du moment, notamment The Animals avec qui s’établit une sympathie naturelle.
À leur retour, ils ont dans leurs bagages plusieurs nouvelles chansons dont le futur succès “Mother In Law" qui marque leur passage chez Apex, étiquette qui compte en ses rangs plusieurs vedettes de palmarès, ainsi qu’une composition du jeune chansonnier belge Salvatore Adamo, “Quand les roses". Confiant leur destinée à Norman Knight, lui-même vedette du disque et de la scène, ils participent à une tournée d’hiver, regroupant une quinzaine de groupes et artistes divers, dont la tête d’affiche est Dick Rivers. Puis ils enregistrent, à quelques semaines d’intervalle, deux 45 tours à succès “Pour toute la vie" / “Demande-moi pardon" et “Blue jeans sur la plage" / “Quand on est amoureux" qui leur valent de recevoir le Méritas du Meilleur Groupe yé-yé au Festival du disque 1965. Lors de l’événement, ils surprennent à la fois leurs collègues et leurs fans en se présentant avec des chevelures raccourcies et arborant leurs couleurs naturelles, marquant ainsi le retour au nom Hou-Lops qu’ils n’avaient jamais complètement abandonné.
L’hiver 1966 les voit à nouveau partir pour la France où ils participent, le 29 mars, à un spectacle Musicorama à l’Olympia de Paris, en première partie des Rolling Stones. Quelques jours plus tard, ils participent au Rallye du rock de Monte Carlo où ils sont un des rares groupes nord-américains participants. De retour en Belgique, ils apprennent que “Mother-In-Law" a atteint le sommet de l’édition locale du Cashbox dans les mois précédents. Les voici donc sur la route pour une tournée qui s’échelonne sur deux mois, les jours de congés étant consacrés à des passages télévisés et à des séances d’enregistrements qui constituent l’essentiel du prochain album “Off“. Le groupe revient au Québec à l’été et rapporte cette fois, en plus d’un répertoire grandement renouvelé, une nouvelle orientation dont la partie la plus visible est leur allure peu orthodoxe (chemises à fleurs, pantalons rayés, larges ceinturons) que reprendront un peu plus tard le chanteur Antoine, puis certains groupes californiens et même les Beatles!
La contrepartie intérieure de cette évolution se traduit par une conscience plus aiguë de la nouvelle culture et du fossé des générations. Cela se traduira, au cours des saisons suivantes, dans certains de leurs textes: “Parents de la terre" d’abord, mais surtout le récitatif “98% ou 2%". Ce virage est loin de nuire à leur popularité, une partie importante de la jeunesse se reconnaissant dans ces propos mais surtout dans une attitude de plus en plus rebelle qu’ils affichent tant sur scène que dans leur quotidien. Il faut dire que les mentalités évoluent rapidement à l’approche et lors de la tenue d’Expo 67. Même les anciennes querelles s’estompent entre yé-yé et chansonniers: on peut voir Robert Charlebois fréquenter le Pavillon de la Jeunesse et Jean-Claude Bernard, le bassiste des Hou-Lops, tourne en compagnie de Georges Dor dans le film de l’ONF Où êtes-vous donc? de Gilles Groulx.
Mais le plus clair de leurs activités demeure la musique. Le groupe est de tous les Starovans et des tournées Musicorama à partir de 1966. Les musiciens y côtoient des invités de la trempe de Johnny Hallyday, Ronnie Bird et à nouveau Dick Rivers. Sur les palmarès, le nom des Hou-Lops est toujours présent avec “Oh non", “Vendredi m’obsède", “Pas besoin d’un docteur". Ce dernier titre est symptomatique de certains problèmes de santé qu’éprouve le chanteur Gilles Rousseau, à l’automne 1967. Celui-ci tient bon mais adopte un train de vie sans concession qui mènera à la dissolution du groupe au printemps 1969, juste au moment où se dessine un nouveau virage musical, quelques mois après leur passage à la maison Canusa, entreprise du chanteur producteur Tony Roman.
En 1994, après plus de 25 ans de silence, les trois musiciens survivants des Hou-Lops (Gilles est décédé en 1972 et Claude Laviolette en 1981) décident de former une nouvelle équipe et de raviver l’étincelle du groupe. Après quelques apparitions d’essai, la formation se stabilise en 1996 et se produit de plus en plus fréquemment lors de spectacles en salle et surtout dans le cadre de manifestations estivales en plein air, notamment le Festival rétro de Saint-Hyacinthe, qui est demeuré leur ville de résidence.
Le groupe est constitué de:
- Yvan Côté: guitare
- Jean-Claude Bernard: basse
- Jean-Claude Domingue: guitare
- Jacques Chicoine: claviers
- Isabelle Allard: batterie
- Serge Sauvé: chanteur
Le groupe a aussi compté dans ses rangs:
- Marc Lussier: batterie (1959-1961)
- Maurice Leblanc: piano (1959-1960)
- Georges Dubuc: saxophone (1960-1962)
- René Larose: guitare (jusqu’à l’été 1963)
- Claude Laviolette: batterie (1961-1969)
- Gilles Rousseau: chanteur (1963-1969)
- René Hamelin: guitare (1968-1969)
- Denis Lapierre: batterie (1995)
- Yvan Godbout: chanteur (1995-1996)
On peut visiter le site officiel des Hou-Lops.
© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com