Les Versatiles

Les Versatiles

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Biographie

Si la carrière des Versatiles a surtout marqué la région immédiate de la Capitale, le groupe n’est a pas moins été un des plus marquants du «son québécois des années 1960». Un coup d’oeil à la pochette de leur unique 33 tours, paru en 1964, est tout à fait éloquent: on y retrouve rien de moins que l’équipement de base de tout groupe qui aspirait à s’illustrer dans les soirées dansantes et autres surboums de fin de semaine.

C’est à l’adolescence, alors qu’ils étaient étudiants à l’Académie de Québec (devenu depuis le Cégep Sainte-Foy) que Michel Wilson, Roger Beaudet, Claude Laliberté font connaissance et découvrent leurs affinités musicales. Un premier groupe du nom de Silverstones voit le jour en 1959. Après quelques apparitions publiques, ils prennent le nom de Versatiles qu’ils estiment plus universel, pouvant se prononcer aussi bien en français qu’en anglais. Quelques Club des jeunes, surtout à Sillery, puis divers clubs sociaux ou sportifs accueillent le groupe, tout comme les premiers hôtels-motels dont la plupart se dotent alors d’une salle de réceptions dédiée aux banquets et... à la danse.

Début 1962, ils sont invités à se produire à l’émission radio Le Fan-Club CHRC, passages qui sont enregistrés de façon artisanale par la famille de Michel. Ces précieux témoins sonores demeureront muets pendant plus de 35 ans, étant rescapés à l’occasion de la transcription des enregistrements du groupe sur “CD“, en... 1999

C’est à cette époque, que le trio recrute le bassiste Jean Cloutier. L’année suivante, un 5e musicien se joint aux Versatiles en la personne de Rémi Clark qui manipule une étrange bibite sonore, une basse Fender VI aussi désignée sous l’appellation guitare baryton.

Début 1964, alors que le groupe termine une période où il était l’orchestre-maison du Centre de loisirs Saint-Sacrement, on envisage de passer à l’étape de l’enregistrement. Avec l’aide d’un copain, Claude Talbot, qui a quelques contacts dans les milieux musicaux, ils se présentent au Studio RCA Victor, à Montréal, et gravent ce qui sera un «long-jeu» de référence pour toute une génération de musiciens. De cet album, sera tiré un 45 tours réunissant “Last Night" / “Oh Lonesome Me", deux interprétations de succès américains, bien que l’album comporte plusieurs compositions originales. Le disque est lancé simultanément en deux éditions, “Les Versatiles“ et “The Versatiles“, chez London Records.

Le printemps 1965 voit la parution d’un second 45 tours comportant deux compositions de Roger dont le vrombissant “Bolide X 16" qui reste un trésor instrumental méconnu. La pièce “Pauvre diable", sur un rythme de ya ya, sera pour sa part la seule véritable chanson commercialisée par le groupe au cours de sa carrière. Le disque connaît un succès somme toute modeste, tournant surtout à CJLR la nouvelle station du Boulevard Laurier qui deviendra CJRP avant la fin de la décennie.

Mais en 1965, la scène musicale est en pleine ébullition, la vague yé-yé éclipse de plus en plus le style de rock instrumental qu’on n’appelait pas encore surf, cette appellation étant alors réservée aux ensembles de la Côte pacifique où ce sport était roi. Les Mégatones, autre groupe de la Capitale et un temps rivaux des Versatiles, venaient tout juste de se dissoudre, à leur retour d’une équipée au sud de la frontière. Les Versatiles n’allaient pas tarder à faire de même.

Le nom des Versatiles refera toutefois surface l’année suivante. Roger, suite à un séjour de quelques mois chez les Sultans (le temps de contribuer à leur lancée avec “Va-t’en") et après avoir agi comme promoteur et initiateur du groupe Les Intrigantes, forme une nouvelle équipe qui persévérera, dans une autre veine musicale, jusqu’en 1973.

Parallèlement, trois de ses confrères et deux des Mégatones reprenaient brièvement la route sous le nom des Ook-Piks. De son côté Rémi se tournera vers un autre art - la peinture - tandis que Jean s’intéressera à l’aspect technique de l’enregistrement sonore, initiant le studio Coyote, avant de participer à la création, novatrice pour l’époque, du Studio PSM. Il s’illustrera aussi dans l’enseignement à la Faculté de musique de l’Université Laval.

Passés trop tôt à l’histoire, les membres des Versatiles ont effectué quelques retour sur scène lors d’événements ciblés: Carnaval 1976 (avec les Mégatones), Carnaval 1981 (avec les Katre) et, plus récemment, à quelques occasions lors du Festival rétro de Joly. En 2013, ce même festival voit la naissance du concept Mega-Versa qui regroupe les anciens Versatiles Roger Beaudet et Claude Laliberté ainsi que Ralph Angelillo et Michel Verreault, des Mégatones.

Le groupe était constitué de:

  • Roger Beaudet: guitare

  • Rémy Clark: basse Fender-VI

  • Jean Cloutier: basse

  • Claude Laliberté: guitare

  • Michel Wilson: batterie

Le groupe a aussi compté dans ses rangs:

  • Lawrence Allison: 1966-1973

  • Pierre Beaudet: 1966-1973

  • Réjean Carreau: batterie (1965)

  • Denis Champoux: guitare (1965)

  • Jude Côté: 1966-1973

  • Denis Lapierre: batterie (1964-1965, 1966-1973)

  • Pierre Tanguay: 1966-1973

© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com

Œuvres populaires

Albums

Titre Année Artiste(s)
Versatiles, The 1964 Les Versatiles
Les Versatiles 1964 Les Versatiles
Last night / oh lonesome me 1964 Les Versatiles
Pauvre diable 1965 Les Versatiles
Les Versatiles 1999 Les Versatiles