Les Biberons Bâtis

Les Biberons Bâtis

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  • Interprète
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Biographie

Si le nom des Biberons Bâtis remonte à 1984, l’activisme de leur géniteur trouve sa source au tout début des années quatre-vingt, alors que Bruno Tanguay est un des protagonistes du groupe Turbine Depress. C’est l’époque où la jeunesse de la Vieille Capitale se donne rendez-vous au Shoeclack Déchaîné, Carré d’Youville, pour exprimer sa différence dans une ville encore sous le coup de l’aventure rustico-granola de la décennie précédente et en proie au spleen post-référendaire. Pourtant, dans les squats du Vieux Québec, on est bien loin du retour à la terre. Punk ou pas, l’important est d’expérimenter la ville et de trouver des façons de faire valoir ce qui identifie la génération 80. Une de ces façons est naturellement la musique.

Faisant preuve d’audace autant que d’ouverture, une nouvelle scène urbaine voit tranquillement le jour, puisant aux mouvements qui surgissent un peu partout dans les grandes villes occidentales mais surtout aux intérêts personnels de ses créateurs. Les approches de ces derniers peuvent varier énormément mais tous ont en commun une certaine marginalité du fait de l’accès coûteux aux canaux habituels de l’industrie musicale. La mise sur pied de la boutique Vinyl, en 1982, permet justement aux adeptes de rock ‘n roll de toutes tendances, du punk au surf et au ska en passant par les nouveaux courants qu’on qualifie de minimalistes et même un certain yé-yé de la marge, de se retrouver et d’échanger sur leurs pratiques. Une chose leur manque encore: un moyen de diffusion abordable qui laisse place à l’urgence et à la spontanéité. L’apparition de mini-consoles et d’équipement performant pour l’enregistrement sur cassette audio indiquera la solution. Les démos se multiplient, à commencer par la compilation “That’s All Record“ que concoctent Bruno et ses acolytes en 1984, marquant à sa façon le 350ième anniversaire de la Nouvelle-France! On y trouve de tout, notamment certains collages sonores qui deviendront une des formes artistiques prisées des futurs Biberons. À la même époque, une poignée de ces psychotroniques-avant-la-lettre participe à la Quinzaine de la radiophonie internationale, une initiative de la radio communautaire CKRL sous le thème La radio des imaginaires, avec les émissions Film de monstre japonais I et II.

C’est dans ce décor qu’apparaît en 1985 une première cassette des Biberons Bâtis, sous le titre “Attaboy, on souffre“ où le groupe partage l’affiche avec les Espadons. Les fans de la première heure se rappellent encore de “Eddy avec ses picnics" et “Je souffre" qui marquent ce premier effort. L’année suivante, on retrouve de nouvelles aventures des Biberons et on voit (ou plutôt on entend...) apparaître le personnage de Satan Bélanger, grand amateur de métal et alter-ego de l’auteur. Cette cassette “Attaboy... on agonise“ est suivie d’un long silence marqué par une dispersion des membres d’origine et une participation de Bruno à la compilation de rock québécois indépendant “Lâchés lousses“ où “Sors-tu à soir?" voisine des pièces de groupes aussi différents que les Taches, Camel Cluch, B.A.R.F. ou les 3/4 Putains.

En 1993, une compilation d’extraits de ces premiers essais et de nouveaux enregistrements d’abord destinés à une troisième cassette est montée par Bruno Tanguay et gravée sur un premier DC “Attaboy, on meurt!“. Les guitares saturées, l’usage d’enregistrements en boucles et de dialogues avec Satan Bélanger en font un portrait pour le moins impressionniste de l’univers des Biberons, première époque.

Sept ans plus tard, on commence à entendre parler de nouveaux enregistrements qui pourraient voir le jour. S’entourant de nouveaux bidules sonores et ayant recours à quelques-uns de ses anciens complices, le docteur Tanguay retourne à son laboratoire et présente “Ok! C’est correct!“ en juin 2001. Beaucoup plus instrumentaux que les enregistrements antérieurs, les titres du nouveau disque compact offrent une palette sonore plus large, frôlant parfois le techno mais réservant son lot de surprises à chacun des détours. Les fidèles disciples de la prose biberonne ont cependant l’occasion de retrouver la verve légendaire du manipulateur de mots, de sons et de bruits dans “Les bons contacts", “Existe-t-il une nature humaine?" et quelques autres.

Le groupe est constitué de:

  • Bruno Tanguay: guitares, basse, chant, voix, percussions, effets, batterie, claviers, clavinet, synthétiseurs, sitar

Le groupe a aussi compté dans ses rangs:

  • Bert Blood: batterie, voix, basse, chant, boîte rythmique
  • Piki Soul: chant, batterie, guitares, basse, voix

© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com

Albums

Titre Année Artiste(s)
Attaboy on souffre 1984 Les Biberons Bâtis, Les Espadons
Attaboy on agonise 1985 Les Biberons Bâtis
Attaboy on meurt! 1993 Les Biberons Bâtis
Ok! C’est correct! 2001 Les Biberons Bâtis