Biographie

Les plaisirs que procurent l’exploration et les diverses relectures de la musique de tradition sont infinis. La chose est de plus en plus reconnue en notre ère de village global et des nombreuses musiques du monde. Or la musique de cet ordre qui est la plus évidente pour les mélomanes du Québec est avant tout celle de ses propres racines. Chansons à boire, chansons à répondre, récits incroyables, drames de maumariées et reels aux titres évocateurs sont les terreaux auxquels s’alimentent les Tireux d’Roches, tout comme des milliers de chanteurs de famille et de nombreux musiciens ambulants ou groupes néo-trad depuis des décennies. Celui-ci s’est bâti autour de Dominik Lemieux et Denis Massé, auxquels se joignaient Anne Tessier, Fred Pellerin que l’on connaît surtout comme conteur (les membres fondateurs des Tireux d’Roches sont originaires de Saint-Élie de Caxton) et Jeannot Bournival, maintenant réalisateur pour ses comparses.

Dès le premier essai, “La boîte de silence“, un album autoproduit qui leur servit de carte de visite au début de la décennie, on remarquait une différence marquante avec leurs contemporains: d’abord l’absence de violon, l’instrument le plus fréquemment associé au répertoire traditionnel québécois et celtique. On remarque aussi la forme du conte, bien présente à leur répertoire avec la pièce-titre de l’album “J’joue mon air...“, et qui le demeure sur le tout récent CD où “La fresque du colon" intègre “L’ouvreur de rang" de Gaston Miron. Par ailleurs, les sonorités des instruments à vent: flûte traversière, clarinette et saxophone, sont mises de l’avant, tenues à leurs débuts par Jeannot et depuis 2005 par Luc Murphy, un des nouveaux membres de la confrérie des Tireux d’Roches. Comme c’est le lot de plusieurs artistes qui ont entrepris un parcours musical professionnel, il leur a fallu faire avec certains changements de personnel au fil des ans. Après le départ d’Anne et de Fred, ils se retrouvaient à trois pour leur second disque. Ne pouvant s’en tenir à la présence de musiciens invités, les deux membres fondateurs entreprennent alors une refonte des Tireux d’Roches.

C’est donc une équipe ravivée, au nombre de six musiciens, qui présente les nouveaux opus “Roches... papier, ciseaux“ et “Cé qu’essé?“ en 2006 et 2010. On y trouve des pièces dues à l’inspiration de Denis, de Dominique et du violoncelliste Mario Giroux, une autre des recrues qui se sont amenées en 2005, avec le percussionniste Francis Laberge et l’harmoniciste Pascal Veillette. Les antécédents de ces derniers (Luc est issu des Funkafones, Pascal de Kamendja) ne sont pas sans apporter de nouvelles couleurs au répertoire. Outre les sonorités que permet une instrumentation diversifiée, la créativité de la bande s’exprime évidemment par le choix des titres données aux reels instrumentaux qui ponctuent leurs albums, tels “Rabbin des bois", “René Angereel", “Le banc d’Jos" ou “Reel de la fesse crampée". Le renouveau folk a bel et bien “La jambe alarte" et le vent dans les voiles!

Le groupe est constitué de:

• Dominik Lemieux: voix, bouzouki, mandoline, guitare, banjo

• Denis Massé: voix et conte, guitare, accordéon, mandoline

• Luc Murphy: flûte, saxophones, clarinettes, voix

• David Robert: percussions, voix

• Pascal Veillette: harmonicas, pieds, gazou, guitare, voix

Le groupe a aussi compté dans ses rangs:

• Jeannot Bournival: saxophone, flûte traversière, voix, clarinette, contrebasse (1999-2005)

• Mario Giroux: violoncelle, banjo, voix

• Fred Pellerin: voix, pieds, guitare, mandoline (1998-2000)

• Francis Roberge: percussions, voix

• Anne Tessier: voix, percussions (1998-2000)

On peut visiter le site officiel des Tireux d’Roches.

© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com