Les Séquelles
Les Séquelles
- Groupe (Daniel Fiocco, Jean Masson, Stéphanie Ménard, Stéphane Plante)
- Interprète
- Artiste québécois
Ressources web
Biographie
Pratiquer un style musical hors des modes au Québec n’est pas de tout repos. La passion et le goût de la musique doivent l’emporter sur la conformité médiatique pour mener à bien un parcours singulier, quel qu’en soit la couleur sonore. Dans le cas des Séquelles, un certain dépaysement attendait déjà l’auditeur qui ouvrait le boîtier, ou encore la traditionnelle pochette vinyle de leur premier album “Et tant pis si ça vous déplaît“, lancé en plein milieu de l’hiver 2001. S’étant d’abord adonnés à l’interprétation du répertoire des groupes locaux (les Misérables, les Lutins, les Napoléons) ou bien d’artistes français des années soixante comme Bardot, Dutronc, Hardy ou les Problèmes, les Séquelles développent dès lors un répertoire de compositions originales qui viennent enrichir le genre.
Formé en 1995 à Sherbrooke, le trio originel regroupe Stéphanie Ménard, Jean Masson et Stéphane Plante, trois adeptes des trésors de la décennie pop-art par excellence. Les deux garçons font également partie des Macchabées et la bassiste se produira à quelques reprises avec The Slot Machines. Quelques mois de répétitions suffisent à attirer l’attention d’autres adeptes du son des sixties et les Séquelles sont invités à participer, fin octobre, à la première soirée Monstre-à-go-go. Pour l’occasion, le groupe côtoie Platon et les Caves, les Astro Nuts, les Incapables et quelques centaines d’adeptes de yé-yé/garage qui se donnent rendez-vous à cet événement appelé à devenir un party annuel à l’occasion de la soirée de l’Halloween.
À la fin de la décennie, les membres du groupe se retrouvent à Montréal et un premier enregistrement paraît bientôt sur la compilation marquant le début de l’étiquette indépendante Grenadine “Syrup & Gasoline Vol. 1“, où l’on retrouve également les Macchabées, the Minipops, les Secrétaires Volantes et une quinzaine d’autres groupes canadiens dont The Girlbombs de Toronto. Les Séquelles y présentent une reprise de “Shu-Ba-Lu-Ba-Du-Ba" de Serge Gainsbourg. Un peu plus tard, en cette même année 1999, ils sont rejoints par Daniel Fiocco, guitariste qu’ils ont déjà côtoyé comme membre des groupes Platon et les Caves ainsi que les Incapables.
Les invitations à se produire lors d’événements internationaux se multiplient: Détroit en mai 1999, Toronto en juillet... En février 2000 paraît leur premier disque, un super-45 tours ou E.P. de quatre titres, sur l’étiquette Pick-Up où ils reprennent des titres de Sophie Mansart “Au secours, aidez-moi", Serge Gainsbourg à nouveau (“Roller Girl" interprétée par Anna Karina dans le film Anna) et les Chats Sauvages “Oh oui" en plus de proposer une première composition de leur cru “Il m’arrive souvent de penser à toi".
L’exercice semble leur plaire puisque, à peine un an plus tard, on assiste à la parution d’un premier album longue durée pour les Séquelles “Et tant pis si ça vous déplaît“. S’y retrouvent une douzaine de compositions du groupe telles “Crac! Boom! Hue! Oh! Hé! Hein! Bon!", “Ça vous amuse", “Cocktail monotone" et l’instrumentale “Monstre-à-go-go". Ces pièces y voisinent quelques reprises de titre méconnus comme “Girl", une composition des Lutins, “La machine" de la chanteuse française Dani, “Quatre cheveux dans le vent" autre titre obscur dû à un certain Bain Didonc (!) ou “Mieux vaut tard que jamais" où les fans de yé-yé reconnaîtront facilement une version alternative de “Just A Little" des Beau Brummels (“Ils parlaient dans mon dos" par les Bel-Air).
La parution de cet album attire l’attention de fans de musique un peu partout. En plus de se produire dans quelques salles de la métropole québécoise, ils se rendent en Angleterre au mois de mai 2001; à l’automne une mini-tournée les mène dans les Maritimes ainsi qu’à New York, juste comme paraît la compilation “Syrup & Gasoline Vol. 2“ où ils se mesurent à “Il suffirait d’un rien", un titre méconnu des Problèmes. Se produisant autant à l’extérieur du Québec que sur la scène locale, ils peuvent s’adonner à loisir à la composition de nouvelles chansons.
Artistes patients, c’est en tant qu’indépendants qu’ils réalisent et autoproduisent leur second album en 2004, avec la collaboration de LOCAL Distribution. Bénéficiant d’une plus large visibilité “Tes chansons cruelles“ surprend même les fans avoués du groupe par la qualité impeccable de l’enregistrement, à sa sortie, en février 2005. Visiblement, les exhortations adressées à “Monsieur le son" ne sont pas restées lettre morte. Outre cette apostrophe bien ciblée, les nouvelles chansons réaffirment le credo musical des Séquelles: “Gardez vos remontrances" confirme les prises de positions du premier album, “La voie Ferrer" poursuit l’hommage de “Crac! Boom! Hue! Oh! Hé! Hein! Bon !", tandis que “Tes chansons cruelles" s’adresse à Serge Gainsbourg. Parmi les nouveaux titres, “Je suis un minet" et “Ma petite hypocrite" se veulent les plus frondeurs tandis que les instrumentales “Un scotch svp!" et “Nympholie" permettent d’apprécier pleinement le son du groupe. Seulement deux reprises cette fois: “Je suis comme je suis" un texte de Jacques Prévert qu’on retrouvait sur un des premiers simples de Juliette Greco en 1951, se voit réinventée dans une esthétique tout à fait mi-60 tandis qu’un nouveau titre de Bain Didonc “Achetez notre disque!" termine sur une note de circonstance.
Le groupe est constitué de:
- Daniel Fiocco: guitare (depuis 1999)
- Jean Masson: batterie, voix, guitare
- Stéphanie Ménard: basse, voix
- Stéphane Plante: guitare, voix
© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com
Albums
Titre | Année | Artiste(s) |
---|---|---|
Et tant pis si cela vous déplaît | 2000 | Les Séquelles |
Les Séquelles | 2000 | Les Séquelles |
Tes chansons cruelles | 2005 | Les Séquelles |