Raymond Rouleau
Raymond Rouleau
- Auteur et/ou compositeur
- Interprète
- Artiste québécois
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Biographie
Du 78 tours au laser, Raymond Rouleau est de la génération qui s’est illustrée à partir de la fin des années 1950 et qui a maintenu un lien quasi permanent avec un public qui lui est demeuré fidèle au fil des ans. Ayant cessé ses activités professionnelles régulières en 2001, il allait bientôt célébrer ses cinquante ans de vie artistique lorsque le destin le sépara définitivement de son public, en juin 2006.
Ayant grandi dans la région de Rimouski, au coeur d’une famille où la musique occupe une place prépondérante, il apprend la guitare dès l’âge de douze ans en écoutant la radio d’où il apprivoise bientôt le répertoire des adeptes du country & western local comme celui des vedettes américaines des stations lointaines. Il se découvre bientôt des talents de compositeur et réussit à graver un premier 78 tours sur étiquette Epic, filiale de Columbia, en 1957. La chanson “Tu refuses mon coeur" le fait connaître à la grandeur du Québec d’alors et lui assure une popularité certaine. Comme bien d’autres chanteurs du style western, Raymond Rouleau se laisse tenter par la vague du rock’n roll et dédie à sa petite Doris, la jeune muse qui allait devenir son épouse quelques années plus tard, la chanson “Ton p’tit rock’n roll, chérie".
La vie d’un musicien se partage alors entre les tournées saisonnières et les périodes plus sédentaires qui permettent de se faire entendre un peu plus régulièrement dans les centres urbains. Chaque printemps et chaque automne, Raymond et sa troupe prennent donc la route et se rendent en de nombreux points du Québec et des provinces avoisinantes, poussant l’aventure jusqu’aux états de la Nouvelle-Angleterre où on l’accueille avec enthousiasme.
Au cours des années soixante, il rejoint la maison de disques Rusticana du populaire Roger Miron. Tout comme plusieurs de ses camarades de scène, les Léo Benoit, Freddy Gagné (son guitariste attitré), Aldeï Duguay et quelques autres, il y fait la transition du 45 tours au microsillon 33 tours, gravant ses nouvelles compositions, telles “Les larmes de Sainte-Anne", “De Montréal à Gaspé" et “Le ciel a pris ma fiancée". Il lui arrive aussi d’adapter des chansons américaines, leur donnant sa couleur personnelle: “Détour" (Spade Cooley) en sera sans doute la plus connue, à l’instar de “Mon fils appelle un autre homme papa" (Hank Williams) ou “Mon coeur bat de joie" (Buck Owens).
Sa notoriété ayant grandi, on offre au chanteur d’animer sa propre émission qu’il intitule La Cabane à sucre, à la radio de Saint-Jérôme, CKJL. Il conservera cette fonction pendant trois hivers. Ayant l’occasion de côtoyer de nombreux autres artistes par ses nouvelles fonctions, il ajoute parfois leurs refrains à son répertoire. On entendra ainsi des interprétations à la façon Raymond Rouleau de pièces de Lévis Bouliane “Diane ma fiancée" ou de Bernard Trempe “Le chauffeur de taxi". Ce titre lui donne l’occasion d’ajouter un peu de fantaisie à son répertoire et cette nouvelle avenue marquera davantage son tour de chant à partir du début des années soixante-dix, notamment avec sa version remaniée de la composition de Karo, popularisée quelque temps auparavant par Marthe Fleurant, “Oh! Belle-maman"!
Ayant maintenant acquis une certaine popularité, tant par ses nombreuses tournées que grâce à son émission radio, l’artiste voit ses chansons réapparaître sous un nouvel emballage au moment où la maison Rusticana cesse ses activités à l’époque de l’Expo 67. On retrouve donc certaines de ses chansons sur les étiquettes Montagnard et Guitare, pendant que s’ajoutent, au fil des ans, de nouveaux titres chez Trans-World et Bonanza. Les années soixante-dix sont aussi une période où la télévision fait une place plus intéressante aux diverses formes de musique country. Raymond est invité à plusieurs reprises au Ranch à Willie, sur les ondes de Télé-Métropole, à Monsieur Country à CFCM-TV, dans la Capitale québécoise, et aux émissions qu’animent Marcel Martel ou Roger Miron à la station CHLT-TV de Sherbrooke.
Le chanteur laisse à ses musiciens le loisir de s’exprimer librement dans quelques pièces instrumentales dont “Steel Guitar Rag" ou “Apple Jack" qui se retrouvent sur une récente compilation. D’ailleurs, il a souvent bénéficié de la participation d’instrumentistes hors-pairs pour ses enregistrements comme pour ses tournées, parmi lesquels Bob Clark, Doug Trineer et Hugh Dixon ne sont que les plus connus. Si les enregistrements se font plus rares à partir de la seconde moitié des années soixante-dix (on est à l’époque où la cassette quatre pistes règne en maître chez les fans), Raymond Rouleau aura eu l’occasion de voir une partie de son répertoire ressurgir sur support CD quelques mois avant de rejoindre ses célèbres prédécesseurs, les Martel, Brunelle et Lamothe, à l’été 2006.
© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com