Biographie

Avec deux albums à son crédit, dont elle a assumé plusieurs étapes, de la composition à la réalisation en passant par les arrangements, Annie Poulain est en voie de devenir une figure importante dans le paysage musical du Québec par le biais de la chanson à consonance jazz. Si cette discipline peut paraître marginale, à une époque où les styles musicaux tendent à se multiplier à l’infini, le genre a pourtant acquis ses lettres académiques, étant enseigné depuis plusieurs années à l’égal du chant classique dans plusieurs institutions.

C’est d’ailleurs le parcours qu’a suivi Annie Poulain, après une brève incursion dans l’interprétation de classic rock, d’abord au Campus Notre-Dame de Foy où elle se méritait le Premier prix de Cégeps en spectacle, en février 2000, puis à l’Université Laval où elle obtient bientôt un baccalauréat en interprétation jazz. Parallèlement à ses études, puis à sa carrière de professeur de chant à partir de 2002, elle amorce donc une série de participations à divers concours qui lui vaudront une enviable réputation. On la retrouve en semi-finales à Petite-Vallée puis à Granby et grande gagnante du concours Révèl’Artistes.

Sur scène elle se fait entendre dans le cadre d’une des soirées Cabaret des Refrains, en marge de l’émission de la SRC, avant d’assurer la première partie du duo Bet E. & Stef, au Capitole de Québec en 2001, et de se produire avec son propre ensemble. Celui-ci se cristallise bientôt sous la forme de l’actuel quatuor qu’on peut entende sur ses deux albums

Le premier, “Jazzons Québec“, est enregistré en octobre 2005 à la Galerie Lacerte, lors d’une série de trois spectacles intimistes. À la veille de ses 30 ans, Annie Poulain a alors le bonheur de présenter et de partager avec les amateurs de jazz et de chanson cette première réalisation coproduite par le Groupe Sismique de Québec. L’artiste originaire de Saint-Georges de Beauce y interprète plusieurs oeuvres de sa composition telles que “Sur mes ailes à L.A.", “Un monde à refaire" ou “Rêvalité" de même que les pièces instrumentales “Complice" et “Promenade sur Terre". Ses titres sont entremêlés de reprises tant québécoises (“Rêver en couleur" que Mouffe et et Robert Charlebois avaient offerte à Renée Claude, “I hate you patron" de Bori) qu’internationales: “Jimmy" d’Isabelle Mayereau, “Retrato em branco e preto" d’Antonio Carlos Jobim ou “Ma préférence" de Julien Clerc interprétée en bonne partie a cappella. Cette dernière lui vaut, quelques semaines plus tard, le titre de la Découverte General Motors 2006 à la station radio Couleur Jazz.

Tout en poursuivant son engagement dans l’enseignement, Annie multiplie les apparitions comme interprète. Elle est naturellement active avant tout dans la région de la Capitale et c’est avec un enthousiasme évident qu’elle s’implique dans le projet “Kébek par Québec“, une initiative des artistes de Québec soulignant les 400 ans de la ville, en 2008.

Après avoir reçu deux prix Champlain (un troisième allant à l’équipe de sonorisation) de l’Académie des professionnels en musique de la grande région de Québec (APMGRQ), au printemps 2009, elle s’affaire à peaufiner la production d’un nouvel album dont elle assure à nouveau la coréalisation: “Saoulée à l’autre“. Gardant toujours cette teinte jazzée qui lui va si bien, la chanteuse amène aussi son public dans des sentiers voisins, parfois plus pop (“Les temps fous" de Daniel Bélanger, “Foule sentimentale" d’Alain Souchon), ailleurs plus exotiques (“Couleur café" de Gainsbourg, “Gen yon chimen" de Ralph Boncy, dont le texte est créole). Ces collaborations ne doivent cependant pas occulter les compositions signées Poulain, dont la chanson titre, “Entre sommeil et soleil" ou encore la “Suite pour maîtresse" en trois mouvements.

© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com