Les Ours

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Biographie

Ayant hiberné tout l’été, confinés au studio d’enregistrement, les Ours musiciens refont souvent surface à l’automne, notamment à l’occasion de l’événement Coup de coeur francophone, au tournant de la décennie. Quelques années plus tôt, en décembre 1996, c’est en pleine saison froide qu’ils avaient allumé la mèche. C’est en effet dans le contexte d’un party de bureau que sont nés les Ours, pour le plus grand bien des amateurs de musique d’agrément. Cette occasion allait susciter chez quatre jeunes gens une passion commune pour le répertoire western québécois, celui qui a fait les beaux jours des tournées et des disquaires des années cinquante, soixante et soixante-dix. Ayant monté un choix de chansons parmi les classiques de cette époque, mettant à contribution les collections des parents et amis, ils connaissent un succès boeuf. Les choses auraient pu en rester là, mais la piqûre est donnée et leur vie en est irrémédiablement changée.

On entreprend d’abord d’élargir le répertoire en fréquentant les marchés aux puces, ventes de garages et autres occasions de dénicher les enregistrements de cet âge d’or du western québécois. Chemin faisant, les écumeurs de vinyle constatent qu’il y a là toute une culture en voie de disparition: soit que les enregistrements ne soient plus disponibles, soit que les artistes - bien que toujours actifs et productifs - soient boudés par les médias et, par conséquent, ignorés des jeunes générations. Encouragés par les découvertes de leur ruée vers l’or musicale, ils s’adjoignent de nouveaux complices et gravent un premier album dont le rayonnement, tout en étant quasi confidentiel, n’en est pas moins efficace “L’écume des Ours“. Le disque tombe dans l’oreille et le lecteur laser de certains animateurs passionnés à CIBL, au début de l’année 1998. La chanson titre, une création collective des membres du groupe, fait bientôt son apparition au palmarès de la station communautaire montréalaise et le bouche à oreille contribue à répandre la bonne nouvelle.

Devenu un septuor, le groupe poursuit sa démarche et entreprend un nouvel enregistrement, toujours autoproduit, intitulé “L’Homme qui a vu l’homme“. Celui-ci reçoit un accueil enthousiaste dès sa sortie et est bientôt repêché par la maison de disques Bros, ce qui lui assure un plus fort impact. Les Ours sont invités à divers festivals durant l’été et l’automne suivants. En octobre 1999, “L’Homme qui a vu l’homme“ est en nomination dans la catégorie Album Country au Gala de l’Adisq. Lors de leurs diverses prestations, fort courues par un public des plus variés, les Ours en profitent pour inviter d’autres artistes, notamment certains pionniers légendaires mais peu connus des moins de trente ans, à partager la scène, les projecteurs et le plaisir de jouer leur musique préférée. Ainsi Bobby Hachey et Gerry Joly voient-ils leur répertoire apprécié par un nouveau public pour qui ils sont de véritables révélations. Par ailleurs, des artistes plus marginaux comme Mara Tremblay et Stephen Faulkner trouvent en eux des confrères animés de la même flamme, des fans de pur western avec qui il n’est pas nécessaire de s’excuser ou de s’inventer des alibis pour jouer la musique la plus naturelle du monde. Lors du Coup de coeur francophone 99, les Ours et leurs invités présentent à Montréal et à Québec, un spectacle intitulé Le western vaincra! où, sous prétexte de procès infligé à leurs invités, l’on fait celui des préjugés et de la marginalisation dont fait souvent l’objet ce genre musical dans le Québec contemporain. Ils répètent l’expérience l’année suivante avec Les uns et les Ours où les unes sont les Soeurs McGarrigle, Chloé Sainte-Marie et les uns Steve Hill et Mononc’ Serge.

Michel Robidoux qui avait travaillé à la post-production de “L’Homme qui a vu l’homme“ en 1999, se joint au groupe à titre de bassiste deux ans plus tard. L’équipe en profite pour arranger et composer de nouvelles chansons comme “Le rodéo des Roméos", “Sauras-tu?" (adaptée de “Hobo’s Meditation" du pionnier Jimmie Rodgers) ou “Chanson consignée" qu’on retrouve, avoisinant quelques classiques comme “Mon grand cheval noir" de Stephen Faulkner, “La porte d’en arrière" du cajun Doris Leon Ménard, “Long Gone Lonesome Blues" de Hank Williams et le petit bijou western-swing qu’est “Ne verse pas de larmes" de Paul Brunelle. Le nouvel album “Chansons consignées“, coréalisé pour les Productions Bros par Bill Gagnon, anciennement du Ville Émard Blues Band, est lancé en novembre 2002, au moment où leur recrue se voit décerner une mention d’honneur en tant que compositeur de la Classique de la SOCAN “Ce soir je fais l’amour avec toi" créée par Renée Claude, honneur qu’on attribue après 25 000 passages radio et qui revient au musicien pour une quatrième fois.

2002 est une année fort mouvementée pour les Ours. Le lancement de leur nouvel album correspond au spectacle d’ouverture de la 16e édition du Coup de coeur francophone que les Ours assurent haut la main. Le soir là est aussi le premier où l’on retrouve officiellement à la guitare électrique Mike Sawatzky, autre tireur d’élite à qui on doit les solos festifs des Colocs et qu’on retrouvait déjà comme musicien invité lors de l’enregistrement de “Chansons consignées“. Un bel exemple de famille reconstituée et pleinement fonctionnelle.

Le groupe est constitué de:

  • Yves Dubois: guitares, banjo, chant
  • Nicolas Poulin: batterie, voix
  • Denis Rainville: guitare acoustique, chant
  • Nataly Rainville: chant, tambourine, percussions, gazou
  • Alain Reno: guitare électrique, chant
  • Michel Robidoux: basse, guitare (depuis 2001)
  • Mike Sawatzky: guitare, planche à laver, harmonica (depuis 2002)
  • Gaëtan Troutet: accordéon, claviers, voix

Le groupe a aussi compté dans ses rangs:

  • Jean-Marc Bédard: basse (1996-1999)
  • Michel Marsan: basse (2000)

© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com

Albums

Titre Année Artiste(s)
L’Écume des Ours 1997 Les Ours
L’Homme qui a vu l’homme 1999 Les Ours
Chansons consignées 2002 Les Ours