Bruce Huard

Bruce Huard

  • Auteur et/ou compositeur
  • Interprète
  • Artiste québécois

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Biographie

Lorsqu’il s’était fait connaître en tant que chanteur des Sultans, Bruce Huard avait déjà quelques années d’expérience au sein des Majestics, groupe de la région de Sorel dont le saxophoniste Walter Boudreau allait plus tard s’illustrer au sein de l’Infonie puis en tant que compositeur et chef d’orchestre. À l’automne 1963, Bruce quitte les Majestics pour se joindre à un groupe de St-Hyacinthe, les Dots qui s’adonnent à ce moment au répertoire de rock instrumental et sont à la recherche d’un chanteur.

S’y faisant d’abord interprètes de chansons américaines, de succès d’artistes français comme les Chats Sauvages et de standards du répertoire latin, Bruce et ses collègues maintenant rebaptisés les Sultans ne tardent pas à découvrir et adopter le nouveau son en provenance des Îles britanniques, d’abord celui des Beatles bientôt suivis des Rolling Stones, Kinks, Them ou des Zombies. À partir du succès sentimental “Va t’en", à l’hiver 1965, Bruce devient le point de mire des fans des Sultans et particulièrement du public féminin. Si bien qu’à la dissolution du groupe, malgré un retrait de la scène de quelques mois, des milliers d’admiratrices attendent son retour qui se transforme en triomphe, dès la sortie de son premier 45 tours “L’amour, l’amour, l’amour" en septembre 1968.

Le terme d’idole de la jeunesse est celui qui convient le mieux à ce jeune chanteur qui semble faire l’unanimité auprès des jeunes Québécoises. Et les parents ne semblent pas insensibles à ses refrains souvent tendres qui peuvent s’apparenter au folk-rock des Simon & Garfunkel, The Band, Tim Hardin ou B.J.Thomas dont il interprètera respectivement certaines oeuvres: April Come She Will “Déjà", The Weight “La peine est sur Benny", “If I Were A Carpenter", Mighty Like A Rose “Comme une rose" et Rock And Roll Lullaby “Une berceuse rock’n’roll". Sur scène, il présente un spectacle à la fois mélodique et énergique, se faisant accompagner par d’anciens membres des Gants Blancs qui s’adjoignent une section de cuivres et adoptent pour l’occasion le nom de La 7ième Invention. Cette collaboration est cependant de courte durée et ses accompagnateurs d’une saison optent bientôt pour une forme de musique totalement différente en devenant le groupe de blues-rock Offenbach.

Sur 45 tours, ses ballades se mêlent à des succès de facture plus pop comme “Laisse-moi" morceau de bravoure à la façon de Vanilla Fudge et que les Hou-Lops gravent à peu près au même moment sur album, sous le titre “Tu me gardes en suspens", puis “Je pleure", “Arizona", “Tu as un ami" (You Got A Friend de Carole King et popularisée par James Taylor) et “Si bien avec toi". Ces deux derniers titres paraissent sous le nom de Bruce et les Sultans mais il ne faut pas y voir un retour du groupe. Le prétexte en est que d’anciens membres de la formation se trouvent parmi la nouvelle équipe de Bruce. Le choix de “Dis-lui non" sur un prochain 45 tours évoque aussi l’attrait marqué que le chanteur éprouvait pour le répertoire des Zombies dès l’époque des Sultans.

Au milieu des années soixante-dix, cela fait plus de dix ans que Bruce est au coeur du tourbillon non seulement de la vie d’artiste mais bien de celle d’un artiste très populaire, l’adulation des premières années des Sultans s’étant rapidement transformée en véritable idolâtrie. Il sent le besoin de vivre autrement et de connaître un contexte plus près de la vie d’un gars “Ben ordinaire" comme le chantait une autre vedette de la jeune génération. Ses derniers enregistrements, prévus pour un nouvel album de sa composition, demeurent en plan et deux chansons font l’objet d’un ultime 45 tours: “Je t’aime" et “Le chanteur". Cette dernière peut être considérée comme son adieu au métier, un adieu qui vaudra pour plus de quinze ans.

À l’orée de la trentaine, il exerce d’abord différents métiers dans la construction puis le transport, avant d’oeuvrer dans les années quatre-vingt au service des douanes canadiennes puis de se reconvertir dans le lettrage publicitaire. Au début des années quatre-vingt-dix, il se remet à l’écriture et propose un album de nouvelles chansons “Un visage dans l’ombre“ puis se produit à quelques reprises dans des endroits choisis, loin des feux de la rampe. Son but est de réapprivoiser la scène plutôt que de regagner une popularité qu’il considère comme une expérience passée. Les chansons du Bruce adulte, riche d’une expérience plus complète et diversifiée, comportent une part de confidences quand elles ne sont pas carrément autobiographiques: “Danny Be Good" rappelle trop bien le conflit quasi inévitable entre la vie personnelle et la carrière; “Un vieux légionnaire" est ouvertement dédiée à Gerry Boulet, un ancien compère de l’époque des groupes qu’il a eu l’occasion de côtoyer de plus près au temps de à 7ième invention; tandis que “Par le temps qui court" commente le rythme effréné de la vie sur celui de la célèbre Bamba. La chanson “Mona Lisa" fait néanmoins l’objet d’un vidéoclip et connaît un bon accueil de la part de certains postes de radio. De nouvelles générations peuvent découvrir non seulement le chanteur mais aussi un auteur-compositeur accompli.

En 1999, le Festival rétro de Saint-Hyacinthe présente Bruce Huard dans un spectacle qu’il a monté expressément pour l’occasion, intitulé Ma génération. Il y offre au public plusieurs de ses chansons et quelques succès du groupe Les Sultans mais aussi une sélection de chansons ayant marqué la génération des sixties et des seventies, dont certains titres des Beatles, Mamas & Papas, etc. avec un ensemble de neuf musiciens incluant un quatuor à cordes. L’accueil reçu à cette occasion l’incite à répéter l’expérience mais il préfère attendre son heure et continue de travailler dans le domaine du graphisme publicitaire.

En 2001, après une longue attente, les fans de Bruce (qui lui sont demeuré fidèles en très grand nombre) ont l’occasion non seulement de retrouver ses principaux succès sur disque mais aussi de découvrir plusieurs chansons inédites, par les bons soins de son gérant du temps, Denis Pantis, qui a entrepris entre temps de ramener tout un pan de la musique pop québécoise à la vie. L’album “L’amour, l’amour, l’amour“ propose également les versions anglophones de deux chansons incluses à la bande sonore du film Finalement, paru en 1970: “Fly Up To The Sky" (“Toi et moi") et “Just Like The Sun" (“Comme le soleil"). Quelques mois plus tard, Bruce annonce un retour plus définitif avec une version approfondie du spectacle Ma génération, qu’il doit présenter en janvier 2003 à bord du paquebot Costa victoria, en croisière dans les Caraïbes puis en tournée au Québec.

© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com

Œuvres populaires

Albums

Titre Année Artiste(s)
L’amour l’amour l’amour Bruce Huard
Je ne pense qu’à toi / une fille comme toi Bruce Huard
Comme le soleil Bruce Huard
Une berceuse rock n’ roll / comme le soleil Bruce Huard
Je pleure / la peine est sur benny Bruce Huard
Une berceuse rock n’ roll / qu’on m’délivre Bruce Huard
Seul avec Bruce 1968 Bruce Huard
L’amour, l’amour, l’amour / laisse-moi 1968 Bruce Huard
L’histoire de bruce et les sultans 1963-1968 1968 Bruce Huard, Les Sultans
Dis-lui je serai la 1969 Bruce Huard
Bruce, 20 chansons, volume 2 1970 Bruce Huard
Un tout p’tit peu d’amour / j’ai tout pour toi 1970 Bruce Huard
La joie d’etre aime / arizona 1970 Bruce Huard
Sunshine 1971 Bruce Huard
Tu m’aimes aussi / tu as un ami 1971 Bruce Huard, Les Sultans
Dis-lui non / je quitte le monde 1972 Bruce Huard
Petite christina / si bien avec toi 1972 Bruce Huard, Les Sultans
Le chanteur / je t’aime 1974 Bruce Huard
J’ai appris m’man / j’aimerais vous dire 1974 Bruce Huard
Aujourd’hui c’est conge / comme avant 1976 Bruce Huard
Un visage dans l’ombre 1992 Bruce Huard
Danser 1993 Bruce Huard
Mona lisa 1999 Bruce Huard
L’Amour, l’amour, l’amour 2001 Bruce Huard