Biographie

Comme il a la chance d’être bilingue de naissance, né d’un père anglophone et d’une mère francophone, cet auteur-compositeur-interprète montréalais peut s’exprimer à son aise dans la langue des Beatles comme dans celle de Gainsbourg. Si les paroles de ses premières chansons lui viennent dans l’idiome des premiers, il ne faudra pas s’étonner, quelques années plus tard, de son immersion dans la chanson d’expression française.

Ayant signé très tôt avec le label MapleMusic Recordings, avec qui il produit quatre albums entre 2005 et 2011, c’est avec l’allure et l’enthousiasme d’une recrue qu’il propose “Le résultat de mes bêtises“ à l’automne 2013. Sa signature folk pop qui dénote un sens mélodique certain est déjà un atout considérable en ces temps où les arrangements occupent souvent toute la place dans les enregistrements sonores réalisés.

L’un de ses premiers albums, “Loveshit“, réalisé au Québec par la maison de production Troublemakers, avait été masteurisé par de grosses pointures de New York. Soulignons qu’à titre de musicien accompagnateur il a travaillé avec des gens comme Martha Wainwright, Joseph Arthur, Dumas, Robert Charlebois, David Usher, Arthur H, Coeur de pirate et les groupes The Lemonheads, Pilot Speed, Black Diamond Bay, The Church, entres autres. De quoi donner des idées...

Ce cheminement porte ses fruits mais, à un certain moment, sentant l’appel du changement et se débarrassant du syndrome de l’imposteur, Jason se donne le défi d’aborder le marché francophone. Développant vers 2012 des compositions assorties de textes en français avec une manière bien à lui de modeler et de réaliser ses musiques, le jeune homme place ses émotions en leur donnant une envergure qui surprend la critique et le public du Québec. Celui-ci découvre des mélodies fort bien structurées et des textures musicales mixtes enveloppantes et particulièrement matures. Sa voix chaude teintée de soul fait le reste.

“Le résultat de mes bêtises“ comprenant des titres tels “Ma peine est chic", “Les jolies Françaises" (à certains moments on pense à Simon & Garfunkel!) et “Whiskey", révèle une sensibilité et un savoir-faire indéniables, suite à la dansante “Armée de montgolfières" qui avait donné un avant-goût de ce nouveau départ. Entouré de collaborateurs versatiles (François Lafontaine, José Major, Joe Grass, Camille Poliquin, Adèle Trottier-Rivard et Mark Bell), Bajada réussit avec brio le passage ténu entre deux univers musicaux que certains estiment infranchissable. Ce qui ne signifie pas qu’il abandonnera sa carrière anglophone. Il ne devrait pas.

On peut visiter le site officiel des Jason Bajada.

© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com