Anne-Marie Gélinas

Anne-Marie Gélinas

  • Autrice et/ou compositrice
  • Interprète
  • Artiste québécoise
  • 1958

Ressources web

Biographie

Véritablement découverte suite à la parution de son premier album “Le Tango de l’Amor“ au printemps 1999, Anne-Marie Gélinas compose et chante ses chansons depuis déjà une vingtaine d’années. À contre-courant des modes et de la chansonnette qui alimentent les ondes radiophoniques, les oeuvres de cette poétesse abordent avec profondeur des sujets graves, voire inquiétants. Les observateurs et les fans de cette auteure-compositrice-interprète n’hésitent pas à lui trouver une parenté littéraire avec des gens de l’envergure des Léo Ferré et Richard Desjardins.

Sa vie personnelle comporte aussi une filiation artistique prestigieuse puisque son père, Marc Gélinas, est lui-même auteur de quelques centaines de chansons dont certaines ont connu le succès. Il signe d’ailleurs la musique de “L’autobus" sur le premier album d’Anne-Marie. Mais là s’arrête toute ressemblance sur le plan professionnel: la façon de faire de la chanson au Québec n’est plus la même, en cette fin de siècle, qu’à l’époque faste des années 50 et 60. Là où il suffisait parfois de six mois pour percer le mur de l’anonymat, il aura fallu plus d’une décennie d’efforts pour que l’on permette à ce talent d’éclore au-delà du circuit de survie de l’underground de la chanson.

Après un premier essai sur 45 tours au milieu des années quatre-vingt, une première désillusion consommée qui portait sur le travail dans ses conditions minimum, son inspiration la portera encore davantage vers les sujets existentiels. C’est indéniablement à la vraie vie qu’elle puise matière à ses chansons. Une vie qui n’est pas toujours rose si on s’en tient à des titres comme “Non, l’amour n’existe pas", “Pas d’talent pour vivre" ou encore “Yseult aux mains rouges" dont le texte réfère crûment à la tuerie survenue à l’École Polytechnique de Montréal le 6 décembre 1989. Mais comme chez tout être humain, en dépit de ce côté noir, les moments de rédemption amènent un second niveau d’observation où l’ironie et un certain humour permettent d’éviter le pathos.

C’est cette lucidité que dégagent des chansons apparemment plus légères comme “L’autobus" ou “Aux objets trouvés" qu’on peut entendre à la radio, avec un peu de chance, au gré des précieuses émissions à contenu. Celle qui se définit parfois comme “ ...une Lynda Lemay heavy metal “ peut aussi nous arracher un soupçon d’optimisme avec un joyau comme “Au rouet du temps" que ne renierait pas le Dylan des meilleurs jours. À peine un an après ce “Tango de l’Amor“, elle présente un deuxième album à l’automne 2000, “Frères d’âme“ où elle nous fait découvrir l’écriture de son frère Gilbert Gélinas avec des chansons comme “Salem", “Droit devant" ou “Je m’en crisse de la crise" et quelques mélodies de Martin Lavoie qui viennent souligner ses propres textes “Délivre-moi de moi", “Comme des nomades". Toutes confirment l’intensité ressentie par l’interprète autant que la lucidité dont fait preuve l’auteure devant l’état du monde actuel, une humanité en marche mais qui, telle qu’elle l’exprime dans “Comme des nomades" ...n’a pas fini de grandir. Une preuve que la chanson peut avoir à la fois du coeur et des dents!

© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com

Œuvres populaires

Albums

Titre Année Artiste(s)
Le Tango de l’Amor 1999 Anne-Marie Gélinas
Frères d’âme 2000 Anne-Marie Gélinas