Biographie

Avec quatre albums de chansons inédites en près de trente ans, on ne peut dire que ce créateur abuse de notre écoute. Il est d’autant plus intéressant de feuilleter le carnet de route de ce troubadour post-moderne.

Adolescent, Pierre Flynn est déjà chanteur et claviériste au sein du groupe Gladstone, à la fin des années 60. Avec deux autres membres de cette première formation, il réoriente le répertoire du groupe vers un style plus progressif, misant avant tout sur des compositions originales. Le groupe Octobre, lancé en 1972, révélera le jeune auteur compositeur au grand public et particulièrement aux amateurs de cette nouvelle dimension de la musique rock. Cette aventure dure dix ans.

En 1982, suite à la dissolution du quatuor, Pierre amorce une carrière solo. Il participe aussi, en tant que claviériste, à la tournée À fond d’train réunissant le groupe Offenbach et Plume Latraverse pendant tout l’été 1983. Discrètement, puis avec de plus en plus de succès, il étend son écriture à d’autres interprètes: “Dors Caroline" pour Johanne Blouin, “Addict" pour Diane Dufresne, puis à la musique de films (Caffe Italia, Les gens du fleuve) et pour le théâtre. Il compose également sur des textes d’autres auteurs comme Louise Forestier “Prince Arthur", Gilles Bélanger “Chanson de bord de mer", “L’Isle du Diable", “Cathay Cinpango" ou Denise Boucher: “Maman, ta petite fille a un cheveu blanc" pour Pauline Julien.

À compter de 1984, il propose son premier véritable spectacle à titre d’artiste soliste et, trois ans plus tard, lance son premier album solo intitulé “Le parfum du hasard“. Tournées, succès radiophoniques répétés avec “Sur la route", “Marcher tout seul", “Catalina" et deux trophées Félix au prochain Gala de l’Adisq viennent récompenser les efforts de l’artiste mature qu’il a toujours été.

La sortie de “Jardins de Babylone“, ainsi qu’un spectacle remarqué aux Francofolies de Montréal en 1991, le ramènent sur les scènes du Québec. De nouvelles chansons deviennent à leur tour des références: “Jardins de Babylone", “En cavale", “Savoir aimer". Après avoir présenté ses nouvelles créations pendant plusieurs mois et même quelques années, il retourne à sa table de travail et couche sur papier de nouveaux thèmes qui mettront finalement tout le reste de la décennie à se rendre à nos oreilles. Lors de ses spectacles, il laisse filtrer quelques titres comme “Ma prière" ou “10 000 oiseaux morts éblouis" qui paraissent finalement au premier printemps du nouveau siècle, sur l’album “Mirador“.

De l’hiver 2002 à l’été 2003, il reprend la route en compagnie d’une toute nouvelle équipe à l’exception du bassiste Mario Légaré, complice depuis vingt ans et compère de Flynn au sein d’Octobre. Pour ce retour, la mise en scène est confiée à nul autre que Michel Faubert, le conteur et shaman des bois. Cette collaboration se poursuit lors d’une tournée en solitaire - la première de toute sa carrière musicale - qui donnera lieu à l’album “Vol solo“ lequel paraît en avril 2006, entre deux séries de représentations de “Dracula - Entre l’amour et la mort“ où Pierre tient le rôle de Van Helsing, docte personnage qui affrontera le légendaire prédateur incarné par Bruno Pelletier.

Les années 2008 et suivantes sont en partie occupées par sa participation aux disques et à la tournée des Douze hommes rapaillés, projet inspiré à son vieil ami Gilles Bélanger par l’oeuvre du poète Gaston Miron. On l’entend aussi dans un collectif hommage à Brel “Ne me quitte pas“ en 2014.

Ce n’est finalement que 14 ans après “Mirador“ que Pierre finalise un nouveau recueil de pièces originales entouré notamment d’Éric Goulet et de Philipppe Brault. Ce sera le très accompli “Sur la terre“ avec le titre annonciateur “Le dernier homme", au printemps 2015. Toujours ardent, il se fait très réaliste à propos de “Duparquet" ou en évoquant “Le parc Lahaie" et peut aussi frôler l’idéal dans “Étoile, étoile" ou “24 secondes". Du Flynn comme on l’aime.

On peut visiter le site officiel de Pierre Flynn.

© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com