Biographie

Native du village de Salluit, dans le Nunavik qu’on appelait naguère le Grand Nord québécois, Elisapie s’intéresse autant à la force des mots qu’à celle des images. C’est d’abord par des études en communication et la réalisation d’un documentaire, Si le temps le permet, dédié à son grand-père adoptif, qu’elle fait ses premiers pas dans l’univers de la création. Son film est d’ailleurs récompensé à plusieurs reprises, notamment par le Prix Claude Jutra en 2004.

Puis, cette même année, c’est suite à un projet musical développé avec Alain Auger et intitulé Taïma, qu’elle est révélée au grand public. Le disque issu de cette collaboration et la tournée de spectacles qui s’ensuit reçoivent de nombreux éloges, pendant une bonne partie de la décennie 2000. Après une pause, l’inspiration de la jeune artiste prend une nouvelle tournure pour donner lieu au premier album solo d’Elisapie, sorti en 2009.

Tout en conservant une façon bien nordique de composer avec les grands espaces, “There Will Be Stars“ se veut un album plus diversifié que le précédent. Ayant approfondi sa connaissance de la guitare, la chanteuse se permet une approche plus extériorisée et quelques incursions plus pop, tout en gardant une dominante folk, grâce à la participation notamment de complices comme Antoine Gratton, Martin Léon, Fredric Gary Comeau et d’Éloi Painchaud qui coréalise avec elle cette nouvelle offrande. Chantant en trois langues, Élisapie a développé une approche musicale très personnelle alliant le militantisme de sa culture traditionnelle nordique, une grande sensualité mélodique et des arrangements musicaux fort subtils.

Réunissant des titres en anglais et en inuktitut, “There Will Be Stars“ compte également une pièce aussi belle que déchirante dans la langue de Desjardins: “Moi, Elsie" raconte en effet les derniers mots qu’adresse une femme du Nord à son amant qui va bientôt repartir... seul. Les mots du poète abitibien sont cette fois mis en relief par une musique de Pierre Lapointe. Les frissons ne sont pas toujours provoqués par la froidure...

On peut visiter le site officiel de Elisapie Isaac.

© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com