Angèle Dubeau
Angèle Dubeau
- Interprète
- Artiste québécoise
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Biographie
La musique étant un langage universel, on ne doit guère s’étonner qu’une artiste du calibre d’Angèle Dubeau s’aventure hors des sentiers classiques ou romantiques. Après avoir consacré des albums à Vivaldi, à Mozart ou à Telemann, après avoir exploré des mélodies populaires contemporaines, la violoniste s’aventure à explorer la musique de films et autres jeux vidéo.
Fondatrice de l’Ensemble La Pièta avec qui elle se produit depuis 1997, Angèle Dubeau mène parallèlement une carrière d’instrumentiste soliste. Communicatrice-née, elle se faisait aussi pédagogue le temps d’animer diverses émissions au petit écran.
C’est dès l’âge de quatre ans que cette enfant de la région de Lanaudière, terrain propice à la vocation musicale, entreprend l’apprentissage du violon auprès du réputé Rolland Brunelle, enseignant au Camp musical de Joliette. Elle poursuit sa formation avec Jean Cousineau et ses Petits Violons, puis avec Raymond Dessaints au Conservatoire de musique du Québec à Montréal, où elle obtient le premier prix chez les violonistes en 1976.
Les récompenses et autres prix se multiplient, tant au Canada qu’à l’étranger. Déjà, elle joue sur un instrument qui attire à lui seul l’attention de bien des mélomanes: en effet, elle peut compter sur le célèbre violon Des Rosiers ayant appartenu au virtuose Arthur Leblanc et datant de 1733, signé Stadivarius.
Angèle Dubeau poursuit concurremment ses études à la Julliard School of Music à New York et se rend à Bucarest où elle est l’élève de Stefan Gheorghiu, jusqu’en 1984, tout en se produisant en Europe, en Asie et dans les deux Amériques. L’année suivante, elle enregistre son premier disque qui est consacré à Gabriel Fauré, Alexis Constant et Claude Champagne, pour Radio-Canada International, accompagnée au piano par Dale Bartlett.
Dès la fondation de la maison de disques Analekta, en 1988, la violoniste est une des premières artistes à y graver un DC où elle interprète un choix de “Sonates françaises“ de Leclair, Debussy et à nouveau Fauré. Elle grave une moyenne annuelle de deux albums dont plusieurs connaissent un succès appréciable. Au gala de l’ADISQ, elle se voit régulièrement attribuer un Félix de catégorie classique à partir de 1990.
Dès 1994, elle se fait pédagogue et anime pendant trois ans, une émission télévisée hebdomadaire de sa conception, intitulée Faites vos gammes. Puis, en 1995, avec “Opus Québec“, on voit le nom d’Angèle Dubeau associé de plus en plus fréquemment à des compositeurs contemporains, de Claude Champagne à Rachel Laurin, en passant par André Mathieu ou François Dompierre dont elle interprète la suite “Les Diableries: Le diable boiteux - Le diable amoureux - Le diable gigueux". L’année suivante, c’est au tour de “L’âme à la tendresse" de côtoyer d’autres mélodies romantiques sur “La ronde des berceuses“ où la violoniste est accompagnée par l’Ensemble Amati, conduit par Raymond Dessaints.
Une idée qui pouvait paraître utopique au départ se réalise en 1997 quand Angèle réunit une formation exclusivement féminine et monte un spectacle entier consacré à Vivaldi. La Pietà connaît un accueil fort enthousiaste en parcourant le Canada.
Avec “Let’s Dance“, dont la pièce titre est de David Bowie, c’est l’ensemble des titres qui glisse de façon très perceptible vers les décennies récentes: Respighi, Holst, Chostakovitch ou Copland ont tous vécu et créé après 1900. La prochaine parution “Violons d’enfer“, autour du personnage du diable, traditionnellement attiré par le violon selon moultes légendes, suscitait un élan de curiosité remarquable. Un coup d’oeil plus rapproché nous permet d’y retrouver les noms de Litszt, Dompierre et Saint-Saëns voisinant un échantillon inquiétant d’Ennio Morricone, un autre des Rolling Stones ou le traditionnel “Reel du diable".
Le document vidéo intitulé simplement “Il était une fois... Angèle Dubeau et la Pietà“ résume les quinze premières années d’une carrière en pleine explosion, alors que la musicienne se prépare à offrir un triptyque de Portraits où elle s’intéresse à des créateurs en vue du XXe siècle: “Philip Glass“, “Arvo Pärt“ et John Adams. Ces Portraits paraissent en alternance avec des albums aux répertoires aussi eclectiques que les musiques gitanes, l’adaptation musicale d’une oeuvre de la Renaissance – “Gargantua et autres plaisirs“ où les musiciennes interprètent l’oeuvre du compositeur Jean Françaix tandis que la voix d’Albert Millaire porte le texte de Rabelais – des noëls de diverses époques, une incursion dans les musiques de films “Silence, on joue“ et plus récemment des thèmes de “Game Music - Musique de jeux vidéo“" comme “Assassin’s Creed", “Chrono Trigger" ou le déjà lointain “Tetris". Une carrière en perpétuel mouvement où les surprises sont la norme.
On peut visiter le site officiel de Angèle Dubeau.
© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com