Biographie

Elle est de cette école où on fait d’abord ses preuves et où la parution d’un album se présente comme un constat, un témoin de ce qui a déjà eu l’approbation des foules. Et des foules elle en a vues, elle en a conquises! Ayant appris le métier à l’école des bars où elle chantait le soir tout en occupant un poste de secrétaire pendant le jour, Sylvie devient soliste et choriste dans le Montréal Jubilation Gospel Choir en 1990. Elle fait partie de cet ensemble réputé pendant huit ans, ce qui lui donne entre autres l’occasion d’interpréter “Amazing Grace" devant un Centre Bell plein à craquer, lorsque le Choir s’y produit en première partie de Céline Dion.

Forte de cette expérience, Sylvie participe ensuite aux revues Du Rock à l’Opéra et Cinémashow. Elle agira aussi comme choriste pour des artistes aussi divers que Mario Pelchat ou Bob Walsh. Au début des années 2000, Sylvie est l’une des voix du spectacle Génération Motown, d’abord présenté au Capitole de Québec puis à Montréal et à Biloxi, en plus de sa participation régulière à l’émission Belle et Bum, sur les ondes de Télé-Québec

On peut d’abord l’entendre sur le disque “Le monde de Belle et Bum“ et sur l’album “Gospel live en noir et blanc“ de Gregory Charles, enregistré à l’été 2004, mais son aire de jeu préférée demeure la scène où elle s’avère une meneuse de foules remarquable. Son interprétation du grand succès de Boule Noire “Aimer d’amour", lors du spectacle de la Fête nationale du Québec, le soir du 23 juin 2004 sur les Plaines d’Abraham, sous une pluie battante en compagnie de Luck Mervil, en fait la révélation de la soirée et attire l’attention d’un public encore plus vaste.

C’est la nouvelle étiquette maison des productions Le Capitole de Québec qui la choisit comme première artiste. L’album “Sylvie Desgroseilliers“ paraît donc sur LCQ Musique, au début février 2005 pour marquer les 40 ans de l’artiste. Trois titres originaux dont “Cela vaut mieux" de l’auteure-compositrice Manon Brunet y voisinent ses interprétations enlevantes de “Funkystation", succès du groupe Toulouse à la fin des années 70, “Aimer d’amour" et “How I Got Over". Sa voix se fait plus douce et plus intériorisée pour certains titres comme le classique québécois “Un peu plus haut, un peu plus loin" ou “L’Esclave" de Serge Lama, cette dernière avec la participation de l’auteur. On y retrouve aussi une version dépouillée de l’immortelle “Amazing Grace", en duo voix-piano avec Gregory.

Cette première incursion dans le monde du disque attire l’attention des programmateurs de la scène montréalaise. On peut entendre Sylvie en première partie des Four Tops à la Place des Arts en avril 2006. Quelques mois plus tard, elle est l’invitée des Neville Brothers lors du spectacle d’ouverture du Festival international de jazz de Montréal et en juillet devient porte-parole du 20^e Festival des Nuits d’Afrique à l’occasion desquelles elle partage la scène avec Youssou N’Dour.

La France lui fait de l’oeil et elle se produit au Casino de Paris aux côtés de Benjamin Biolay, Michel Delpech et Juliette. De retour au pays, elle participe à la revue musicale Esquire Showbar tout en remportant le Prix de la personnalité féminine de l’année du Gala Soba à deux reprises, en 2007 et 2008.

Cinq ans après son premier album, elle s’entoure du groupe Dangerous Groove et des voix de Dangerous Souls pour réaliser “Ensemble“. Outre plusieurs compositions de ses musiciens, elle risque une première chanson de sa plume “Fermons les yeux". L’album lui permet de partager un duo avec son fils Noah “. et un autre avec la voix de son père Guy Durosier, “Si tu m’aimais" une ballade qui remonte au début des années 60.

On peut visiter le site officiel de Sylvie Desgroseilliers.

© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com