Leonard Cohen
Leonard Cohen
- Auteur et/ou compositeur
- Interprète
- Artiste québécois
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Biographie
Leonard Norman Cohen est sans doute l’auteur compositeur montréalais de langue anglaise dont les chansons ont le plus voyagé sur la planète. On compte quelques milliers de reprises de ses oeuvres, dont des centaines pour chacun des titres comme “Suzanne", “Bird On The Wire", “Hallelujah" ou “Famous Blue Raincoat". C’est toutefois par ses recueils de poèmes et surtout ses romans (The Favourite game / Jeux de dames; Beautiful Losers / Les perdants magnifiques) qu’il s’était fait d’abord connaître au milieu des années 1960.
Bien qu’ayant brièvement fait partie d’un groupe plus ou moins country (the Buckskin Boys) lorsqu’il était étudiant, au début des années 1950, ce n’est qu’en 1967 qu’il a fait ses débuts sur disque avec “Songs of Leonard Cohen“. Un peu comme Gilles Vigneault à ses débuts ou dans un style différent, les soeurs McGarrigle, Leonard Cohen se voit d’abord comme un auteur-compositeur dont les oeuvres seraient mises en valeur par les voix d’autres interprètes. L’accueil réservé aux interprétations de “Suzanne" et “Dress Rehearsal Rag" par Judy Collins, en 1966, le décide à accepter, quelques mois plus tard, l’offre de la maison Columbia qui voit sans doute en lui un «Dylan du nord».
L’album est accueilli avec enthousiasme par la critique et le milieu artistique qui multiplie dès lors les reprises de ses chansons (Noel Harrison, Nina Simone, Chad Mitchell, The Sandpipers, Spanky & Our Gang, etc.). Le cinéaste Robert Altman a recours à trois chansons de ce premier recueil de Cohen, dont l’éloquente “The Stranger Song", pour son film McCabe & Mrs Miller.
L’auteur compositeur et maintenant interprète propose ensuite “Songs From A Room“ (1969) où il reprend “La complainte du partisan" de Anna Marly, “Songs Of Love And Hate“ (1971) et un “Live Songs“ en 1973.
Après un premier silence de trois ans (une éternité à cette époque), hormis une première compilation de “Best of Leonard Cohen“, l’artiste quadragénaire fait affaire avec Phil Spector pour “Death of a Ladies’ Man“ dont le mythique producteur signe également les musiques de chacune des chansons. Une expérience qui ne sera pas répétée!
Deux ans plus tard, en 1979, la prochaine étape verra une diversification sonore marquée, avec la participation du joueur de oud John Bilezkijian, de la chanteuse Jennifer Warnes et d’un groupe de mariachis entre autres collaborateurs. “Recent Songs“ est aussi le 33 tours incluant le séculaire “Un Canadien errant", une rare interprétation dont Cohen n’est pas l’auteur.
Dans les années 1980, les parutions se font un peu plus espacées, tous les quatre ans environ. Avec Lewis Furey, il est le co-scénariste de Night Magic film musical mettant en vedette Carole Laure et Nick Mancuso. Après la sortie de “The Future“ en 1992, Leonard Cohen se retire dans un centre bouddhiste Zen où il devient moine en 1996. Il ne reviendra à l’avant-scène musicale qu’en 2001 avec l’album “Ten New Songs“. Entre temps, la maison de disques Columbia (devenue une filiale de Sony Music) aura fait paraître deux enregistrements en public et une nouvelle compilation “More Best of Leonard Cohen“.
Sur ce qui s’avère sa première véritable production audionumérique, Leonard travaille en tandem avec Sharon Robinson, déjà co-auteure du succès “Everybody Knows" qu’on retrouvait sur “I’m Your Man“ treize ans plus tôt. Peu après la parution de “Dear Heather“, en continuité avec l’album précédent, l’artiste apprend qu’il a été victime d’une escroquerie de la part de son ancienne impresaria et que ses avoirs évalués à 9M$ se sont volatilisés. Malgré un jugement de la Cour supérieure de Los Angeles, il ne pourra récupérer les sommes en cause et doit pratiquement recommencer une seconde carrière, sa renommée acquise lui facilitant les choses.
Après un concert hommage et un documentaire intitulé Leonard Cohen: I’m Your Man auquel participent Nick Cave, Rufus Wainwright, les soeurs McGarrigle, Bono et plusieurs autres artistes fans, le Montréalais renoue avec le public lors d’une brève prestation dans une librairie, en mai 2006, en compagnie des Barenaked Ladies et de Ron Sexsmith. Il donne ensuite une récitation de son recueil de poèmes Book of Longing à Toronto en compagnie du compositeur en musique contemporaine Philip Glass.
La collaboration Cohen-Glass, qui sera aussi l’objet d’une publication sur CD, compte à ce jour deux traductions en langue française: la première, par Michel Garneau, sous le titre Livre du constant désir en 2007 et une autre par Jean-Dominique Brierre et Jacques Vassal Livre du désir l’année suivante. Côté chansons, c’est Graeme Allwright qui a fait les traductions les plus fidèles de certaines chansons de Cohen, depuis “L’étranger" dès 1968 aux plus récentes comme “Danse-moi vers la fin de l’amour" ou “Tout le monde le sait".
Ayant repris la route en 2008, quatre décennies après ses premiers spectacles, l’artiste effectue alors une tournée mondiale qui s’échelonne sur plus de deux ans et donne lieu à deux albums (également disponibles en vidéo) “Live in London“ et “Songs From The Road“ avant de retourner en studio pour un douzième album, son premier depuis 2004, “Old Ideas“. Deux ans plus tard, il récidive avec “Popular Problems“.
Outre Judy Collins qui est demeurée une de ses plus fidèles interprètes et Graeme Allwright, des artistes de tous les continents, dont plusieurs provenant de pays scandinaves, ont consacré des disques complets aux chansons de Leonard Cohen. Citons quelques noms: Pierre Ström (1975), Maciej Zembaty (1983, 1985, 1988), Jennifer Warnes (1986), G.G. Gunn (1988), Daniele Pascal (1996), Tom Northcott (1997), Ibrica Jusic (1999), Mats Klingström (2000), John Bergeron (2002), Jan Erik Lundqvist (2002, 2006), Yasmine (2004), The Blue Engine String Quartet (2005), Avalanche Quartet (2007), Monsieur Camembert (2007), Patricia O’Callaghan (2011), Nadia Kazmi (2011), The Saints of Boogiestreet (2012). Ces derniers tirent leur nom directement d’une chanson du Québécois anglophone tout comme Avalanche Quartet et le groupe de rock gothique The Sisters of Mercy.
On peut visiter le site officiel des Leonard Cohen.
© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com