Gilles Cantin
Gilles Cantin
- Interprète
- Artiste québécois
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Biographie
Il est des voix qui ont fait vibrer toute une génération et qui demeurent pourtant méconnues, leurs chansons étant généralement associées avant tout au nom du groupe dont ils ont contribué à bâtir la réputation. À l’échelle internationale, il aura fallu quelques années avant que les fans des Beatles ou de Crosby Stills Nash & Young puissent distinguer l’apport vocal de chacun des membres, leurs voix étant souvent entrelacées pour le plus grand rayonnement de leurs refrains.
Dans le domaine du renouveau québécois de la musique traditionnelle, au beau milieu des années 70, il en allait de même des premiers albums de La Bottine Souriante. Bien que la répartition entre chaque soliste soit ici plus évidente, l’identité du groupe l’emportait avant tout et ce fait a grandement contribué à la cohésion du groupe. Si on y regarde de plus près cependant, des trois principaux chanteurs de la formation originale, Gilles Cantin est celui dont on reconnaît le plus fréquemment la voix sur les albums “Y’a ben du changement“ et “Les Épousailles“. Qui n’a pas entendu au moins une fois son interprétation de “Trinque l’amourette", “Y’a ben du changement" ou “Les p’tits plaisirs de Basile"? Étant l’un des premiers à quitter le groupe, au début des années 80, lui seront épargnées la curée médiatique et la quasi-hystérie qui sera le lot du Best Band in the World dans la sphère traditionnelle, comme allait les désigner la revue Folk Roots au tournant du siècle.
Pendant que ses collègues s’imposaient lentement à l’échelle des Musiques du Monde, Gilles n’en a pas moins continué de propager le répertoire régional et familial, depuis Lanaudière jusqu’aux quatre coins du Québec et au-delà, avec les groupes La Guignolée, La Vesse du Loup et Hommage aux aînés. En 1996, Gilles retrouve ses anciens complices de La Bottine à l’occasion des manifestations marquant le 20e anniversaire du groupe dont témoigne l’album “En spectacle“. C’est dans le prolongement de ces retrouvailles que la maison de disques Mille-Pattes entreprend quelques années plus tard de réunir un florilège des chansons enregistrées par ce pionnier, tout au long de son parcours avec ses différents complices.
“Hommage à Gilles Cantin“ paraît au printemps 2004, deux ans après que le principal intéressé ait malheureusement dû renoncer à chanter, suite à une laryngotomie en 2002. Outre certains titres des années héroïques de La Bottine qui remontent aux 33 tours vinyles, comme “Pinci-Pincette", les fans de chanson traditionnelle en découvriront plusieurs autres glanés au fil de ses collaborations avec La Guignolée (“Marie-Calumet"), La Vesse du Loup (“Malheureux St-Maurice", “Ris donc la ridée") ou Hommage aux aînés (“Le jour des noces", “La chanson d’un ébêté"), en plus de quelques enregistrements plus intimistes tels que “Le 25 d’avril" ou “Beau dimanche soir". Des moments intenses captés lors de festivals ou des retrouvailles bottiniennes de 1996 complètent le tout.
Gilles et les siens auront à peine le temps de savourer cet hommage, le chanteur ne pouvant résister aux nouveaux assauts du cancer auquel il allait bientôt succomber, en juillet 2004.
© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com
Albums
Titre | Année | Artiste(s) |
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Hommage à Gilles Cantin | 2004 | Gilles Cantin |