Les Breastfeeders
Les Breastfeeders
- Groupe (Luc Brien, Sonny Duval, Freddie Fourteen, Joe, Johnny Maldoror, Suzie McLelove)
- Compositeur
- Interprète
- Artiste québécois
Ressources web
Biographie
Il y a place pour des démarches indépendantes et l’avenir sait parfois s’ouvrir à ceux qui suivent leur instinct de préférence au goût du jour. La percée des Breastfeeders est un cas qui mérite d’être souligné et un encouragement à tous les groupes qui carburent avant tout à leurs affinités sensitives.
Depuis la mise en place d’une esthétique dominante, au cours de la période luxuriante de la nouvelle chanson québécoise des années soixante-dix, il a toujours été risqué de se référer aux époques antérieures, hormis pour le répertoire de source traditionnelle. La concentration de l’industrie discographique et de la propriété des réseaux radiophoniques, au fil des décennies qui ont suivi, n’allait pas aider à la pluralité musicale, c’est bien évident. Et pourtant...
L’étincelle qui a donné naissance aux Breastfeeders résulte à la fois d’une forte envie d’expression personnelle et d’un intérêt marqué pour les curieuses galettes d’une autre époque qu’on nommait 45 tours. Une première collaboration entre Luc et Joe, au milieu des années quatre-vingt-dix, devait donner lieu à la chanson “Scandale", une réponse au “Désastre" des Sextans, un succès mineur de l’automne 1966. Heureux paradoxe, c’est la radio qui donnera à cet embryon de groupe l’élan nécessaire à son affirmation. En effet, les ondes ne sont pas toutes monopolisées par les grands réseaux et certaines stations indépendantes, qu’elles soient de type communautaire ou étudiante, offrent à leurs clientèles respectives un choix différent. Dans le cas présent, c’est CISM qui sera le révélateur, suivi de CIBL.
Les guitaristes Sunny Duval et Suzie McLeLove, un premier batteur du nom de Kiki Boone et l’as-tambourineur Johnny Maldoror se joignent bientôt aux deux garagistes du son et forment l’actuel sextuor en 1999. Une reprise mixte - alliant des refrains de l’ultime idole yé-yé Antoine et du groupe québécois Les Misérables - que l’on retrouvera beaucoup plus tard sur leur premier album sous le titre “J’pourrais pas vivre avec toi" contribue à propager la rumeur. Pour l’instant, les Breast’ sont surtout des performeurs de scène et leur réputation se propage au gré de l’enthousiasme contagieux des fans, notamment suite à leur participation à l’événement Outrage aux Sinners, dans le cadre du Coup de coeur francophone 2002.
Ce n’est pourtant qu’en 2004 que les fans du groupe et autres curieux peuvent retrouver une partie de leur répertoire sur disque. “Déjeuner sur l’herbe“ propose un mélange explosif de sonorités garage et de références yé-yé/mod rappelant l’insolence des dits Sinners et les rythmes agressifs des Who, sur motifs Farfisa à la Chesterfield Kings. Luc Brien et Suzie McLeLove se partagent le côté vocal de façon complémentaire: l’un misant sur l’impatience (“Ostrogoth-à-gogo", “Ya rien à faire", “Ça ira"), l’autre sur l’énergie joviale (“Laisse autant le vent nous emporter", “L’existence précède la diésel"), tout le groupe se déchaînant à qui mieux-mieux sur les pistes instrumentales “Vanille ou fraise dans la steppe" et “Misérats".
Il faut bien admettre que cette carte de visite, désirée et nécessaire, ne reflète que partiellement la réalité d’une performance du groupe, que ce soit sur la scène minuscule du Bal du Lézard, sympathique boîte de la Capitale, aux FrancoFolies de Montréal ou au Festival d’été de Québec, ne serait-ce que pour la présence très physique de Maldoror. Heureusement pour eux, les Breastfeeders suscitent un engouement croissant, ce qui les amène à représenter la scène montréalaise à l’extérieur du Québec.
Ayant recruté un nouveau batteur en cours de route, l’inclassable Fred Fortin, ils proposent leur second DC “Les matins de grands soirs“ moins de deux ans après “Déjeuner sur l’herbe“. Cette fois, plus de références directes ou de reprises adaptées au son rêche du groupe: que des créations originales, Brien “Le roi est nu" et McLeLove “Pas sans saveur" assurant à nouveau ce fragile équilibre et assumant l’oeuvre entière, de “Viens avec moi" à “Septembre sous la pluie". Cette dernière, qui intègre la cornemuse de Andrew Wells-Oberegger est la parfaite antithèse de la minuscule “Da-di-dam" ou de la laconique “En dansant le yah!".
Le groupe est constitué de:
- Luc Brien: voix, guitare rythmique, hand claps
- Sonny Duval: guitare, piano, claviers, hand claps
- Fred Fortin: batterie, maracas, guitare 12 cordes (depuis 2005)
- Joe: basse, guitare 12 cordes, hand claps
- Johnny Maldoror: tambourine, maracas, cabassa, hand claps
- Suzie McLeLove: guitare, orgues, claviers, glockenspiel
Le groupe a aussi compté dans ses rangs:
- Kiki Boone: batterie (1999-2005)
On peut visiter le site officiel des Breastfeeders.
© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com
Œuvres populaires
Albums
Titre | Année | Artiste(s) |
---|---|---|
Déjeuner sur l’herbe | 2004 | Les Breastfeeders |
Les Matins de grands soirs | 2006 | Les Breastfeeders |
Tout va pour le mieux dans le pire des mondes | 2006 | Les Breastfeeders |
Dans la gueule des jours | 2011 | Les Breastfeeders |