Biographie

Pour ceux qui ont pu goûter l’album “Strad“ de la violoniste Roxane de Lafontaine, lancé à Québec à la mi-décembre, l’année 2010 s’achevait sans contredit sur l’une des plus agréables surprises qui soient. L’artiste de formation classique, qu’on a pu entendre au sein de l’Orchestre symphonique de Québec, de celui de Montréal ou de l’Orchestre Métropolitain au fil des ans, décidait en effet d’assumer son âme insoumise et celle de son art en réalisant son premier album autonome où les mélodies et les couleurs sonores s’affranchissent de leur stylisme habituel tout en respectant leur souffle d’origine.

L’été précédent elle se faisait l’élève de la multi-instrumentiste Lorraine Desmarais pour canaliser sa propension naturelle à l’improvisation, désirant appliquer cette faculté aux divers genres musicaux qu’elle domestique avec son instrument, un violon à l’existence séculaire qui fut fabriqué au temps de Stradivarius. C’est ainsi qu’on retrouve sur ce premier album, sous-titré “Mon âme insoumise“, une “Sad Lisa" qui aurait transité par l’Extrême-Orient, une “Toccata espagnole" qui fait voyager Jean-Sébastien Bach au pays de Joachim Rodrigo et une demi-douzaine d’autres plages déjà familières à un large public. Même le “Kashmir" de Page et Plant, d’abord identifié à Led Zeppelin, y fait belle figure.

Se réclamant de l’influence du groupe Oregon, elle affiche une curiosité tout à fait éclectique. Son parcours professionnel lui a fait participer, comme membre de La Bande symphonique, au concert de Sir George Martin et des King’s Singers au Grand Théâtre de Québec à l’été 1992, puis au “Liverpool Oratorio" de Paul McCartney présenté à l’église Saint-Roch, les jours suivants.

La virtuosité de Roxane et de ses nouveaux complices (François Rioux, David Gagné, Carl Vaudrin, Stéphane Chamberland et Christian Paré) s’emploie à rendre l’émotion du moment plutôt qu’à épater la galerie, une sage démarche qui fait qu’aussitôt l’audition terminée, on a envie de la voir en spectacle... ou de rejouer le disque.

On peut visiter le site officiel de Roxane de Lafontaine.

© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com