Patsy Gallant
Patsy Gallant
- Autrice et/ou compositrice
- Interprète
- Artiste québécoise
Ressources web
Biographie
Si cette grande dame de la chanson pop compte déjà 50 ans de carrière, c’est qu’elle a débuté toute jeune, au sein du groupe vocal familial Les Soeurs Gallant, au début de la décennie 1960, au moment où la jeunesse assoiffée de twist et de yé-yé s’empare des palmarès.
On peut reconnaître la voix de Patsy, en compagnie de celles d’Angie, Flo et Gigi en tant que choristes sur une quantité incroyable de chansons de cette époque. Le quatuor, bientôt réduit à la formule trio, grave aussi quelques titres sans connaître de succès majeurs. Pour mémoire, on notera leur version d’un succès de Buddy Holly (“Mon coeur", adaptation de “Heartbeat") et une reprise des Parisiennes “Les hommes de 40 ans".
C’est en 1967 que débute pour Patricia une carrière en solo des plus prometteuse. Ses chansons “Mon vin d’été" en duo avec Joël Denis et “Mister Lewis", un hommage au jazzman Ramsey Lewis, marquent cette étape et connaissent une modeste diffusion. Tout en continuant de travailler en studio comme voix d’appoint et pour l’enregistrement de ritournelles publicitaires, on propose à la chanteuse quelques chansons thèmes pour les films L’initiation et Y’a plus de trou à Percé.
C’est cependant son passage à la maison Columbia, en 1971, qui lance vraiment sa carrière avec la sortie simultanée des albums “Toi l’enfant“ et “Upon My Own“. Quelques chansons sont alors de doubles succès comme “Tout va trop vite" / “Get That Ball", “Thank You, Come Again", “Raconte" / “Rock On", notamment, tandis que quelques pièces s’imposent sur les palmarès francophones, avec la complicité de Christine Charbonneau, Yves Lapierre, Judi Richard et Denis Forcier qui lui composent des pièces sur mesure: “Un monde est en voie de naître" puis “Le lit qui craque", “Karaté" etc.
Artiste complète, elle fait preuve d’une grande versatilité, s’illustrant autant lors de spectacles rock que sur la scène pop; en juin 1974 elle assume avec brio la première partie du parrain du soul James Brown à Montréal et à Toronto. Dans la foulée de la vague disco, Patsy connaît une nouvelle flambée sur les palmarès à partir de 1976: “Besoin d’amour", “Sugar Daddy" et une adaptation controversée de “Mon pays" de Gilles Vigneault.
Ce n’est pas tant le traitement musical, inhabituel pour cet hymne de la chanson nationale, que l’étape suivante qui soulève les passions. En effet, bien que cet arrangement se vaille quatre nominations dont une pour le meilleur 45 tours ainsi que le Juno dans la catégorie Meilleure chanteuse, c’est la version anglaise qui évacue le propos identitaire, pour devenir “From New York To L.A." dans la traduction de Gene Williams, qui provoque le plus de remous. Le disque est tout de même remarqué au Québec, connaît un grand succès dans les discothèques en Angleterre et dans toute l’Europe où la chanson est reprise par certains clubbers dont Ice T.
Après avoir animé sa propre continuité télévisée, le Patsy Gallant Show sur les ondes de CTV, où elle chante, danse et joue la comédie, elle se rapproche des standards pop, revenant de façon ponctuelle à la ballade romantique avec des chansons “Ce matin-là" ou “Sasha". Plusieurs pièces de son album “Amoureuse“ sont enregistrées au Japon où la chanteuse participe à quelques occasions au Tokyo International Music Festival.
Les années 1990 et 2000 voient son activité se déplacer vers la France. Après avoir consacré quelques années à une célébration du répertoire d’Édith Piaf, Patsy est choisie pour reprendre le rôle de Stella Spotlight dans les nouvelles représentations européennes de “Starmania“. Elle tâte à nouveau du cinéma, mais cette fois dans un rôle principal pour le film Yellowknife du cinéaste Rodrigue Jean, tourné dans son Nouveau-Brunswick natal.
Au moment où le film sort en salles, on la retrouve qui défend un des rôles principaux de “Cindy“, nouvel opéra-rock de Luc Plamondon, d’abord sur disque puis en représentation à Paris. Patsy Gallant avait aussi effectué quelques participations secondaires dans On sait où entrer Tony, mais c’est les notes, documentaire de Claude Fournier pour l’ONF en 1966, Après-ski de Roger Cardinal en 1971 et J’ai mon voyage de Denis Héroux en 1973.
En 2005, elle est une des premières artistes repérées par la maison de disques Trilogie qui lance la compilation “Tout va trop vite“, regroupant une quinzaine de titres depuis l’époque des Soeurs Gallant, jusqu’à un nouvel enregistrement de “Sugar Daddy", marquant ses 40 ans de carrière discographique.
L’été 2010 marque un retour à la musique dansante avec “Coeur de velours", concoctée avec le DJ Mario Ménard, qui est d’abord disponible en ligne et annonce possiblement un album complet pour un avenir prochain.
© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com