Édith Butler
Édith Butler
- Autrice et/ou compositrice
- Interprète
- Artiste québécoise
Ressources web
Biographie
Reflet de l’Acadie depuis une cinquantaine d’années, Édith Butler s’avère la précurseure des Marie-Jo Thério, Annie Blanchard et Lisa LeBlanc qui donnent à entendre les émotions de ce coin de pays.
On la découvre d’abord à l’émission Singalong Jubilee où le folklore fait bonne figure, puis à différents festivals folk à Toronto, Mariposa ou Washington et même au Japon en 1970. Puis, en 1973, l’album “Avant d’être dépaysée“ la dévoile à un nouveau public. “L’escaouette", “Sail à Majeur" et la chanson-titre la font connaître et donnent le ton à la première partie de sa carrière.
Suivront “L’Acadie s’marie“, “Édith Butler“, “Astheure qu’on est là“ et plusieurs autres où ses compositions et celles de ses collaborateurs Daniel Deschênes (maintenant DeShaime), Jean-Claude Dupont et Lise Aubut y voisinent des refrains de source traditionnelle.
L’artiste s’intéresse à un autre aspect du métier, soit le monde de la production, en partenariat avec Angèle Arsenault, Lise Aubut et Jacqueline Lemay. Les quatre amies fondent à Société de production et de programmation de spectacles qui donne lieu à l’étiquette SPPS où l’on retrouvera la suite de leur discographie pour plusieurs années à venir ainsi qu’à plusieurs productions à caractère pédagogique.
La parution du disque en direct “Paquetville“, en 1980, confirme son énorme succès alors que que la foule reprend en choeur à chacun de ses spectacles. Sa personnalité dynamique et son répertoire rythmé en font une artiste de variété très en demande. L’année suivante, elle se rend en France où elle est invitée à participer aux émissions télévisées de grande écoute que sont alors Le grand échiquier et Champs-Élysées. C’est l’époque des succès “Laissez-moi dérouler le soleil", “Escarmoiuche à Restigouche" et de l’album “Je m’appelle Édith“ qui lui vaudra le Grand prix Charles-Cros en 1984. En Acadie, l’Université de Moncton lui décerne un Doctorat honoris causa en musique.
Fin 1985, à l’approche du temps des Fêtes, au sommet de sa carrière, elle effectue un tournant à 180 degrés. Déjouant les attentes et les préjugés qui entourent la musique de party, elle amorce une série de trois albums qui carburent à l’énergie brute et aux débordements musicaux: “Le party d’Édith“, “Et le party continue“ tout comme “Party pour danser“ connaissent un accueil délirant. L’artiste y privilégie l’interprétation, que ce soient des airs traditionnels “Reel de Sherbrooke", des chansons de ses congénères “Les p’tits coeurs", voire des succès pop “Jambalaya", “L’incendie à Rio", bref un cocktail explosif! En 1986 “Le party d’Édith“ recevra le Félix pour l’Album s’étant le plus vendu de l’année.
Édith n’est pas le genre à se laisser intimider par le succès. Elle continue à composer des chansons, travaille au rythme qui lui convient et en présente le résultat quand et comme ça lui plait. En 1990, six ans après son plus récent disque d’auteure, elle revient à la chanson plus songée et aborde des sujets comme les années Gorbatchev dans “Drôle d’hiver", l’écologie “Comme un béluga" et la hantise de la survie à travers le texte alors inédit de Stephen Faulkner “Cajuns de l’an 2000". Suivent en alternance le très dansant “Ça swing“ et deux tomes d’un retour aux racines en compagnie de Jacqueline Lemay, puis son album-calendrier “À l’année longue“ qui propose une ambiance pour chaque mois de l’année.
L’Acadienne aborde le nouveau siècle avec “Madame Butler Fly“, réalisé avec la collaboration de Catherine Lara, où elle aborde le choc des cultures et des époques. Des chansons séculaires comme “Le grain de mil", “Dans les prisons de Nantes" ou “Marie Caissie" y sont présentées sous de nouveaux atours. Il faudra un autre dix ans avant que le bien nommé “Le retour“ rappelle aux jeunes générations qu’Édith a encore “Un petit mot" à dire et qu’elle sait toujours “Su’ quel pied danser".
Le répertoire et les aptitudes scéniques d’Édith lui ont apporté au fil des ans une notoriété enviable au Canada, au Japon, puis en France, en Louisiane et lui a valu même valu le titre honorifique de princesse des Abénakis. Mais plus que les décorations et les honneurs, c’est surtout un reflet inimitable de l’Acadie qui lui vaut l’estime populaire.
On peut visiter le site officiel de Édith Butler.
© Richard Baillargeon, Roger T. Drolet, 2015, qim.com